Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah a tenu mercredi, 5 mars 2025 une conférence de presse à Conakry. Le chef du gouvernement y a profité pour aborder plusieurs questions liées à l’actualité politique du pays. Dans ses propos, l’actuel locataire du palais de la colombe a laissé entendre que toutes les élections pourraient se tenir en 2025. Au MoDel d’Aliou Bah, cette sortie du Premier ministre semble être une utopie. Interrogé par notre correspondant, Aliou Dalein Baldé, secrétaire général chargé des adhésions et de l’implantation du parti à Labé, s’est interrogé sur la nécessité de cette sortie médiatique du PM.
« Au MoDel, nous sommes dans une série de questionnements et on se demande qui est-ce qu’il faut croire dans ce gouvernement? Tantôt, vous entendez le Premier ministre faire des annonces, et puis quelques heures après c’est le porte-parole du gouvernement qui sort le démentir et dire le contraire. Le 31 décembre, Mamadi Doumbouya a annoncé que 2025 sera une année électorale. Et quelques jours après, c’est Ousmane Gaoual qui sort dire qu’il n’est pas possible de tenir toutes les élections en 2025. Donc, qui faut-il écouter? Et on n’y croit pas… Aujourd’hui, à ce que je sache, on est avec un avant-projet de constitution qui est en train d’être écrit en catimini. Il y a assez d’étapes à franchir et il n’y a aucune visibilité sur le RAVEC. Quel que soit ce qu’ils veulent faire, il faudra forcément avoir des assises nationales avec les acteurs politiques connus du pays. Avec l’arrogance et le mépris dont ils font preuve vis-à-vis des acteurs politiques, il nous faut au minimum deux mois pour pouvoir s’entendre. Ce que Bah Oury n’a pas dit hier mais qui transparaît entre les lignes, c’est qu’ils ne veulent pas et ne sont pas prêts à quitter le pouvoir », a-t-il expliqué.
Pour ce qui est de l’éventuelle candidature du Général Doumbouya, Bah Oury avait martelé devant la presse: « Si la constitution lui permet, en toute objectivité, il n’y a aucune raison de lui refuser. »
A sujet, ce responsable du MoDel invite le Premier ministre à demander pardon au capitaine Moussa Dadis Camara, ex président de la transition.
« Moi, je lui conseillerais d’aller à la maison centrale, se plier à quatre et demander pardon au capitaine Moussa Dadis Camara. C’est Bah Oury à l’époque qui était président du comité d’organisation des manifestations du 28 septembre 2009 qui ont conduit à la mort de nombreux Guinéens que nous connaissons. Cette lutte était pour la même cause. Et si aujourd’hui ce même Bah Oury est en train de défendre les mêmes causes, c’est que c’est grave. Bah Oury ne peut pas nous parler des droits de l’homme en Guinée. Au MoDel, notre position est claire et nous ne changeons pas là-dessus. Mamadi Doumbouya n’est pas plus Guinéen que Moussa Dadis Camara », a-t-il ajouté.
Sadou Bella Barry