Le lundi 3 mars 2025, la mairie de Kouroussa a été fermée par un groupe de jeunes en colère, dénonçant leur exclusion d’un processus de recrutement mené par la société de sécurité LAGUIPRES. Ces onze jeunes travaillaient auparavant pour GK4S, une entreprise chargée de la sécurité du site minier Kouroussa Gold Mining (KGM). Cependant, à la fin du contrat entre GK4S et KGM, ils n’ont pas été retenus par LAGUIPRES, qui a pris le relais.
D’après plusieurs sources, GK4S aurait explicitement recommandé à LAGUIPRES de ne pas embaucher ces travailleurs, les considérant comme des meneurs de mouvements sociaux au sein de l’entreprise. Ces jeunes, tous natifs de la commune urbaine de Kouroussa, estiment avoir été écartés de manière arbitraire après la passation du marché entre GK4S et LAGUIPRES pour assurer la sécurité de KGM.
Furieux, ils accusent la mairie d’être à l’origine de leur exclusion en ayant fourni une liste de 35 autres candidats pour les remplacer. Mohamed Agbè Condé, directeur communal de la jeunesse de Kouroussa, a expliqué la situation : « Lorsque le contrat avec GK4S a pris fin, KGM a confié la sécurité du site à LAGUIPRES, qui a décidé de recruter d’anciens employés de GK4S à l’exception de ces onze jeunes, jugés trop revendicatifs. J’ai personnellement engagé des démarches auprès de KGM, et nous étions convenus que toute opportunité de recrutement devrait d’abord bénéficier aux anciens travailleurs. Or, à ma grande surprise, LAGUIPRES a lancé un appel d’offre attribuant 35 postes à la communauté sans concertation. Le maire, en tant que président de la communauté, a validé cette décision sans nous consulter. Face à cette injustice, nous avons décidé d’agir. Après plusieurs jours sans solution, nous avons cadenassé la mairie le lundi. »
Les jeunes contestataires réclamaient l’annulation de la liste des 35 personnes retenues et leur intégration dans le nouveau processus de recrutement. La situation a perduré jusqu’à l’après-midi du mardi 4 mars 2025, moment où le Préfet de Kouroussa est intervenu pour tenter de trouver un compromis.
« Après vérification, le Préfet a reconnu le bien-fondé de nos revendications et a demandé l’annulation de la liste contestée. Actuellement, nous sommes à la préfecture où un accord a été trouvé, ce qui nous a conduits à rouvrir la mairie. Nous profitons de cette occasion pour remercier le Préfet pour son implication personnelle », a déclaré un des jeunes protestataires.
Grâce à cette médiation, la mairie a pu reprendre ses activités normales, et les jeunes exclus espèrent désormais une révision du processus de recrutement afin d’être réintégrés dans le personnel de sécurité du site minier.
Mohamed ALY