Une inquiétante hécatombe aquatique frappe les communes rurales de Damakania et Samaya, dans la région de Kindia. Depuis plusieurs jours, les habitants des districts de Gberiyakhori et Madina-Laya assistent, impuissants, à la mort massive et inexpliquée de poissons dans le lac local, source vitale pour leur subsistance.
Des centaines de poissons sont retrouvés en état de décomposition avancée, suscitant panique et inquiétude dans une zone où la pêche et l’agriculture constituent les principales activités économiques. Alertés par les enfants revenus bredouilles ou avec des prises en putréfaction, les chefs de districts ont rapidement tiré la sonnette d’alarme.
« Nous avons constaté une mort anormale des poissons dans les eaux du lac. Les enfants qui vont à la pêche signalent systématiquement des quantités importantes de poissons morts. Par mesure de précaution, nous avons demandé à tous les villages environnants de suspendre la consommation des produits aquatiques », a déclaré Moussa Keïta, président du district de Madina-Laya.
Son homologue de Gberiyakhori, Mohamed Soumah, confirme l’ampleur du phénomène :
« Les poissons meurent en masse, et la pourriture commence souvent par la queue. Cette situation est sans précédent. Depuis l’apparition du lac dans les années 1960, jamais nous n’avons vécu cela. Toutes les localités de Gberiyakhori à Missidè Yalagueya sont touchées ».
Face à cette crise, les autorités administratives et sanitaires ont été saisies. Une mission du ministère de la Pêche s’est rendue sur les lieux pour prélever des échantillons d’eau et de poissons en vue d’analyses en laboratoire.
« Les techniciens ont effectué les prélèvements, et nous attendons désormais les résultats. En attendant, la population a été formellement invitée à ne plus consommer le poisson du lac », a précisé Mohamed Soumah.
Ce phénomène mystérieux soulève de sérieuses inquiétudes sur l’état de l’environnement aquatique en Guinée et sur les éventuelles conséquences sanitaires et économiques à court terme. Dans l’attente d’un diagnostic officiel, les populations locales vivent dans une crainte généralisée, redoutant une pollution chimique ou l’apparition d’une maladie infectieuse.
Facinet Soumah

