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samedi 14 juin 2025

KENYA : Vague de colère après la mort du blogueur Albert Ojwang

Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes du Kenya pour dénoncer la brutalité policière, après la mort suspecte du blogueur Albert Ojwang, critique notoire du gouvernement, alors qu’il était détenu par la police.

❗Une version officielle mise à mal

Les autorités avaient d’abord avancé la thèse d’un suicide. Selon un communiqué initial, Ojwang se serait infligé des blessures fatales dans sa cellule. Mais l’autopsie, rendue publique ce week-end, contredit radicalement cette version : le rapport évoque une mort résultant « probablement d’une agression violente ». L’un des policiers impliqués a depuis été arrêté, attisant encore davantage l’indignation populaire.

🔥 Des manifestations dans tout le pays

À Nairobi, Kisumu, Mombasa et Eldoret, les rues ont été envahies par des cortèges de manifestants scandant : « Justice pour Ojwang ! » et « Stop à l’impunité policière ! ». Certains arboraient des pancartes reprenant ses derniers messages sur les réseaux sociaux, notamment ses mises en garde contre des menaces qu’il aurait reçues.

« Nous sommes livrés à nous-mêmes, et c’est de plus en plus dangereux », déclarait-il quelques jours avant sa mort, dans une vidéo devenue virale depuis.

🕊️ Symbole d’une lutte persistante

La mort d’Albert Ojwang réveille les plaies encore vives des manifestations anti-gouvernementales de l’an dernier, violemment réprimées par les forces de l’ordre. À l’époque, plusieurs ONG avaient dénoncé un usage excessif de la force, ainsi qu’une vague d’arrestations arbitraires de journalistes et de militants.

Les organisations de défense des droits humains appellent aujourd’hui à l’ouverture d’une enquête indépendante et à des réformes en profondeur des pratiques policières au Kenya.

🛡️ Réaction timide des autorités

Face à la pression croissante, le ministre de l’Intérieur a promis des « sanctions exemplaires » si des responsabilités sont confirmées, mais cette déclaration n’a guère calmé les manifestants, qui accusent le gouvernement de couvrir systématiquement les abus des forces de l’ordre.

📣 Une génération mobilisée

Sur les réseaux sociaux, les hashtags #JusticeForOjwang et #StopPoliceBrutalityKE se multiplient. Des artistes, influenceurs, étudiants et membres de la société civile s’organisent pour maintenir la pression, en ligne comme dans la rue.

« Le combat pour la justice en Afrique passe aussi par la liberté d’expression », écrit un internaute. « S’en prendre à un blogueur, c’est s’en prendre à la démocratie. »

Xolomo Tokpa

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