Un contrôle de routine a dégénéré sur la nationale Kankan-Kouroussa ce dimanche 9 février 2025. Un gendarme en service aurait violemment frappé Namory Keïta, un acteur de la société civile. L’incident a éclaté lorsque l’agent a exigé d’une femme enceinte qu’elle présente ses papiers d’identité. Face à cette demande, Namory Keïta est intervenu pour demander à l’agent de tenir compte de l’état de la dame, ce qui a déclenché une altercation.
C’est à travers une publication sur les réseaux sociaux que Namory Keïta a fait état de son agression, affirmant avoir porté plainte contre son agresseur. Suite à cette diffusion, le parquet de Kankan a rapidement réagi en annonçant l’arrestation du gendarme impliqué.
« J’ai porté plainte contre le gendarme qui m’a grièvement blessé hier à l’entrée de Kankan. Il y avait une femme enceinte à bord du véhicule. Lorsqu’il a exigé ses papiers, j’ai présenté les miens, mais elle et son accompagnatrice n’avaient pas leurs documents. J’ai simplement demandé à l’agent de faire preuve de clémence vu l’état de la dame. Il s’est alors emporté, m’insultant et me traitant d’indiscipliné et de mal éduqué. J’ai répliqué en lui rappelant qu’il était civil avant de devenir militaire. Il m’a ordonné de descendre du véhicule, ce que j’ai refusé en demandant sur quel motif. Finalement, j’ai dû obtempérer. Une fois descendu, il a parlé de m’embarquer dans un pick-up. J’ai rappelé que nous vivons dans un État de droit et que les gendarmes doivent respecter la loi. C’est à ce moment-là que j’ai reçu un coup violent qui m’a mis en sang », a-t-il déclaré.
Ce récit, accompagné d’une vidéo virale publiée sur sa page Facebook, a rapidement suscité l’indignation de l’opinion publique.
Face à l’ampleur de l’affaire, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan, Marwane Baldé, a réagi lors d’une conférence de presse. Il a confirmé l’arrestation du gendarme impliqué et a assuré que la victime a été prise en charge.
« Je tiens à préciser qu’à l’heure où je vous parle, le gendarme en question, qui était en poste au checkpoint de Kouroussa à l’entrée de Kankan, a été arrêté. Sa hiérarchie administrative a pris les devants pour procéder à son interpellation et lui faire face à la victime. Il s’est également rendu à l’hôpital pour supporter les frais de soins de Namory Keïta. Toutefois, la responsabilité pénale étant individuelle et personnelle, ce gendarme bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire. L’enquête en cours permettra d’établir les faits », a-t-il déclaré.
Le procureur a également abordé la question des extorsions dont sont souvent victimes les citoyens aux barrages de contrôle. « Aucun citoyen ne doit faire l’objet de rançon au niveau des barrages, surtout s’il est ressortissant de la République de Guinée. Pour un étranger en situation irrégulière, une procédure appropriée est prévue par la loi. Si des taxes doivent être payées, cela doit se faire au Trésor public. Le non-respect de cette règle par un agent de force de l’ordre relève d’une infraction pénale appelée concussion, et les responsables encourent des poursuites. Les citoyens ont le droit de circuler librement », a-t-il conclu.
L’affaire est en cours d’instruction et l’opinion publique suit de près son évolution, espérant que justice soit rendue
Mohamed ALY
Il doit aller en prison. De surcroît un gendarme