La ville de Kankan est secouée par une affaire judiciaire qui suscite de nombreuses interrogations. Il s’agit de la libération controversée d’un suspect impliqué dans le cambriolage du domicile du journaliste Abdoulaye Kallo, avant son retour en détention. Cette situation a provoqué une vive polémique au sein de la population et jeté un doute sur les pratiques policières locales.
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Il y a quelques semaines, le journaliste Abdoulaye Kallo a été victime d’un cambriolage à son domicile situé dans un quartier périphérique de la commune urbaine de Kankan. Des malfrats non identifiés ont emporté sa moto, une Néo TVS rouge, ainsi que plusieurs objets de valeur.
Après plusieurs jours de recherche, le journaliste a pu identifier trois individus soupçonnés d’être impliqués dans le vol. Alertée, la police a procédé à leur interpellation et les a soumis à un interrogatoire. Cependant, à la surprise générale, l’un des suspects, soupçonné d’être l’auteur principal du vol de la moto, a été libéré par les forces de l’ordre, ce qui a provoqué une véritable levée de boucliers. Face à la pression et à l’indignation générale, le suspect a finalement été ramené au commissariat.
Le vendredi après-midi, la tension était palpable au commissariat de la police de Kankan. Selon plusieurs témoins, les officiers de police judiciaire auraient libéré le suspect une seconde fois, alimentant ainsi la rumeur d’une collusion entre certains agents de police et les voleurs de motos. Cette théorie a été renforcée par le fait qu’au moment du transfèrement des suspects vers le parquet du tribunal de première instance, seul deux étaient présents, le troisième ayant disparu.
Abdoulaye Kallo, déconcerté, raconte : « Après avoir déposé les présumés voleurs à la police mercredi, on nous a demandé de revenir le jeudi matin. Mon directeur s’est rendu sur place, mais on lui a demandé de patienter. Ce vendredi matin, j’ai été convoqué au commissariat, où j’ai vu une moto ressemblant à la mienne. Après vérification, ce n’était pas la mienne. On m’a ensuite informé que les suspects allaient être déférés, mais lorsque je les ai vus, ils n’étaient plus que deux. J’ai immédiatement demandé où était le troisième. Le commissaire m’a répondu qu’il ne savait pas. J’ai alors déclaré : “Nous ne partirons pas tant que le troisième suspect ne sera pas là. S’il ne revient pas, les deux autres ne seront pas déférés.” Peu après, le commissaire a appelé l’agent responsable de sa libération, et le suspect a été ramené. Mais je n’ai jamais su pourquoi il avait été relâché. Les policiers m’ont simplement demandé de laisser tomber. »
Le journaliste a expliqué comment il avait pu retrouver les présumés voleurs de sa moto grâce à un appel téléphonique : « Un matin, un numéro inconnu m’a contacté pour me dire qu’il avait retrouvé ma carte de presse. J’ai immédiatement demandé où je pouvais la récupérer, et on m’a donné rendez-vous près de l’école El Ayouba Kouyaté, à Missiran. À mon arrivée, deux jeunes sont venus à moto et m’ont remis la carte. Lorsqu’ils ont voulu repartir, je leur ai demandé comment ils l’avaient trouvée. L’un d’eux a expliqué que le fils de son grand-frère l’avait ramassée. J’ai alors demandé à être conduit chez lui pour le remercier. Une fois sur place, j’ai proposé d’aller ensemble à la radio afin que mon directeur exprime également sa gratitude. Pendant qu’il s’entretenait avec le directeur, nous avons alerté la police. Un pick-up est venu, et nous sommes allés chez les jeunes. Certains ont pris la fuite, mais nous avons réussi à interpeller trois suspects. »
Malgré l’ampleur de la polémique, les officiers de la police judiciaire et le commissaire de Kankan n’ont pas souhaité répondre aux questions des journalistes présents sur place. Les trois jeunes suspects ont finalement été conduits au tribunal de première instance de Kankan pour la suite de la procédure judiciaire. Quant à Abdoulaye Kallo, il devra encore patienter avant de retrouver sa moto, qui constitue son principal moyen de déplacement pour ses reportages.
L’affaire continue de susciter des réactions et met en lumière les défis auxquels font face les citoyens confrontés à l’insécurité et à des pratiques policières controversées.
Depuis, Kankan Mohamed ALY pour topafricamedias.
