Dans la préfecture de Kankan, les agents recenseurs du Programme National de Recensement à Vocation d’État Civil (PN-RAVEC) ont décidé de suspendre leurs activités. En cause : le non-paiement de leurs salaires après plus de 45 jours de travail intensif sur le terrain.
Ousmane Diakité, président des membres du Comité d’Appui au Recensement (CAR) à Kankan, s’est exprimé avec amertume sur leur situation :
« Depuis le lancement du recensement, les agents membres du CAR ne sont pas pris en charge. Même les stylos, nous les achetons nous-mêmes. On nous avait demandé de travailler pendant 45 jours. Aujourd’hui, ce délai est écoulé, mais nous n’avons rien reçu. »
Malgré plusieurs démarches auprès des autorités locales — la mairie, la préfecture, et le gouvernorat — les recenseurs affirment n’avoir obtenu aucune solution concrète.
« Nous savons que le Président de la République tient à ce recensement. C’est pourquoi nous en appelons directement à son implication. Tant que les 45 jours de travail ne sont pas payés — sans compter les 20 jours supplémentaires annoncés — nous ne reprendrons pas le travail. »
Un ultimatum lancé avant la fête
À la veille des festivités religieuses, les frustrations montent d’un cran. Les agents affirment avoir reporté une première grève prévue le 10 mai, par respect pour la symbolique de Kankan, ville d’origine du Chef de l’État.
« On a serré les ceintures, mais jusqu’à aujourd’hui, rien. Si nos revendications ne sont pas satisfaites, nous suspendrons le recensement jusqu’au paiement intégral des arriérés. »
La situation menace de paralyser l’opération de recensement dans une région stratégique, en pleine période de préparation électorale. Une intervention rapide des autorités centrales pourrait s’avérer cruciale pour désamorcer cette crise.
Facinet Soumah
