C’est un coup de tonnerre dans le paysage judiciaire guinéen. Alors que l’on pensait le dossier du 28 septembre 2009 clos après les premières condamnations historiques, le tribunal criminel de Dixinn rouvre ses portes ce jeudi 18 décembre 2025 pour un procès complémentaire. Sept nouveaux prévenus, dont le colonel Bienvenu Lamah, font face à leur destin.
Le temple de Thémis s’apprête à vibrer de nouveau. L’annonce a été officialisée selon les informations relayées par Abdoulaye Djibril Diallo, président de la Cellule de communication du procès : la procédure concernant les massacres du 28 septembre 2009 connaît un rebondissement majeur avec l’ouverture d’un volet subsidiaire.
L’ombre de « Toumba » plane sur Bienvenu Lamah
Au cœur de cette reprise, un nom cristallise toutes les attentions : Bienvenu Lamah. Alors qu’il avait bénéficié d’un non-lieu durant la phase d’instruction, les déclarations fracassantes du commandant Aboubacar Sidiki Diakité, dit « Toumba », lors du premier procès, ont changé la donne.
Ces « faits nouveaux » ont poussé le parquet à relancer les poursuites. Le face-à-face tant attendu entre Lamah et Toumba pourrait bien constituer le point d’orgue de cette nouvelle phase, visant à déterminer l’implication réelle de l’officier dans les exactions qui ont endeuillé la Guinée il y a seize ans.
Une nouvelle composition pour un défi immense
Le procès change de visage. Le juge Ibrahima Sory II Tounkara, figure centrale du premier volet et désormais promu à la Cour d’appel, cède son fauteuil. C’est le magistrat Aboubacar Thiam qui présidera les débats, assisté de Mohamed Sangaré et d’Aboubacar Tiro Camara.
Le banc des accusés, lui, sera partiellement dégarni. Sur les sept prévenus poursuivis pour crimes contre l’humanité, meurtres, viols et tortures, seuls quatre sont attendus physiquement :
Le colonel Bienvenu Lamah
Georges Olemou
Thomas Touaro
Jean-Louis Kpoghomou
Trois autres, le colonel Gono Sangaré, Jacques Maomy et Blaise Kpoghomou, sont actuellement en fuite et feront l’objet d’une procédure par défaut.
La transparence comme mot d’ordre
Conscientes de l’attente nationale et internationale, les autorités judiciaires misent sur une médiatisation totale. « Le ministère de la Justice est à pied d’œuvre pour qu’une couverture retentissante soit organisée », a affirmé Abdoulaye Djibril Diallo. L’objectif est clair : garantir le droit à l’information et prouver que la lutte contre l’impunité reste le pilier de la transition actuelle.
Ce jeudi, les regards du monde entier se tournent donc à nouveau vers Conakry. Pour les victimes, c’est un espoir renouvelé de voir la lumière faite sur les zones d’ombre persistant encore dans ce dossier qui a marqué à jamais l’histoire de la Guinée.
Facinet Soumah

