J’entends dire qu’aucune religion n’exige l’excision de la jeune fille. C’est vrai. C’est bien vrai. Toutefois, derrière cette affirmation, je perçois un positionnement sur la pensée européenne et ses préjugés sur les autres civilisations.
Procès du 28 septembre 2009 : un constat majeur s’impose (Jair Keita)
Il me semble utile de rappeler que toutes les religions monothéistes ont trouvé l’excision en Afrique et dans d’autres régions du monde. Au delà de ce que les Européens appellent à tort ABLATION, il y a un rite, un processus d’éducation de la jeune fille et de sa préparation à la vie en société.
Cela fait partie de notre culture.
Je serais d’accord qu’il faille améliorer la pratique de l’excision sans rejeter l’éducation traditionnelle qui la meuble. L’école du blanc ne doit pas faire de nous des blancs.
Je dis OUI À L’EXCISION par des professionnels de la santé, avec la conservation de tout le process lié à nos traditions ancestrales. C’est là que la jeune fille apprend à être Africaine, avec toutes les vertus de sa personnalité et de sa distinction positive dans un monde pluriculturel.
L’Afrique doit refuser de déshabiller son corps et de dépouiller son esprit au profit de la pensée et des costumes typiquement occidentaux.
Les intellectuels africains doivent cesser de répandre la pensée et le mode de vie européens sur le continent noir.
Quel sera alors l’apport de l’homme noir à la civilisation universelle ? Conservons nos traditions en les adaptant à notre évolution. Au rendez-vous des civilisations du monde, nous cesserons de venir, seulement, avec les tam-tam et les exhibitions corporelles. Une société qui se dit ancienne, c’est d’abord ses moeurs et ses coutumes.
Ouvre ton esprit, intellectuel africain. Tu ne dois pas contribuer à dépouiller l’Afrique de son AFRICANITÉ.