Conakry, le 15 mai 2025 – Une affaire à la fois incroyable et révoltante secoue actuellement le milieu religieux guinéen. Trente candidats au Hadj ont été victimes d’une escroquerie d’une rare cruauté, orchestrée par une agence de voyage non agréée. Ces fidèles, portés par leur désir sacré d’accomplir le cinquième pilier de l’islam, avaient versé des sommes importantes dans l’espoir de se rendre à La Mecque. Mais à leur arrivée à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, ils ont découvert avec stupeur que leur vol ne les conduisait pas en Arabie Saoudite… mais en Côte d’Ivoire.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, ces pèlerins — en grande majorité âgés et issus de milieux modestes — n’ont appris la supercherie qu’au moment de l’enregistrement de leurs bagages. C’est alors qu’ils ont été informés que leur véritable destination était Abidjan.
L’agence de voyage mise en cause, dont le nom n’a pas encore été officiellement révélé, aurait contourné le circuit officiel du pèlerinage, encadré par les autorités guinéennes. Profitant de la méconnaissance des procédures par certains fidèles et de la saturation du système officiel, elle leur aurait proposé un « forfait alternatif« , prétendument plus rapide et moins contraignant.
Le Dr Jean Édouard Sagno, chef de cabinet au Secrétariat général des Affaires religieuses, avait pourtant mis en garde contre ces pratiques il y a quelques semaines. Il rappelait que le processus du Hadj est désormais totalement digitalisé, sécurisé et centralisé, afin de prévenir précisément ce type de dérives.
À l’aéroport, la scène était bouleversante. Certains pèlerins n’ont pu retenir leurs larmes face à cette immense déception spirituelle, tandis que d’autres, plus en colère, ont exigé des sanctions immédiates contre les auteurs de ce qu’ils qualifient d’acte de « trahison morale ».
Face à l’ampleur du scandale, plusieurs victimes appellent à l’ouverture d’une enquête judiciaire, et réclament l’arrestation des responsables. D’après des sources proches du ministère des Affaires religieuses, le dossier a été transmis aux services compétents pour identifier et démanteler les réseaux de fraude liés au Hadj 2025.
Cet épisode tragique rappelle une fois de plus l’importance de ne passer que par les canaux officiels, mis en place par l’État guinéen en partenariat avec les autorités saoudiennes. Le recours à des agences non accréditées expose les pèlerins à des risques majeurs : escroqueries, pertes financières et désillusions spirituelles.
Alors que le Hadj 2025 s’annonce, un message s’impose : vigilance, transparence et responsabilité.
Facinet Soumah
