À quelques jours du scrutin présidentiel prévu pour le 28 décembre 2025, l’Union sacrée des Forces vives de Guinée (USFVG) a tenu une conférence de presse ce lundi 13 octobre à Conakry. L’objectif : clarifier sa position sur la participation ou non des 49 partis politiques membres de sa coalition à cette élection.
Prenant la parole, Dr Ibrahima Sory Diallo, coordinateur de l’Union sacrée des Forces vives de Guinée, a exprimé de vives inquiétudes concernant le cadre juridique du processus électoral. Selon lui, le Code électoral, document fondamental censé encadrer l’ensemble des opérations électorales, n’a toujours pas été rendu public.
« Au sein de l’Union sacrée des Forces vives de Guinée, nous avons tenu une réunion et publié un communiqué. Nous avons exprimé notre engagement à participer au processus à condition que deux dispositions essentielles soient respectées : la mise en place effective de l’OTIGE, conformément à la Constitution, et le respect des règles relatives à la subvention et à la régularisation des partis politiques. Malheureusement, ces conditions ne sont pas encore réunies », a déclaré Dr Diallo.
Il a rappelé que les articles 174 et 175 de la Constitution précisent que l’OTIGE (Organe de gestion des élections) doit être instituée par une loi organique et fonctionner de manière indépendante.
« Or, cette loi n’a toujours pas été adoptée, et la DGE actuelle ne peut en aucun cas se substituer à l’OTIGE », a-t-il insisté.
Revenant sur la question du Code électoral, le coordinateur s’interroge :
« Comment peut-on organiser une élection sans disposer du texte de loi qui en fixe les règles ? Les partis politiques comme les candidats indépendants ont besoin de ce Code pour connaître les procédures, notamment celles relatives au parrainage. Il est anormal que certains candidats annoncent leur participation sans avoir pris connaissance des dispositions légales qui régiront cette élection. »
Face à ces constats, l’Union sacrée demande à ses représentants au sein des différentes commissions de ne pas valider les candidatures tant que le Code électoral n’aura pas été publié et expliqué à tous les acteurs politiques.
S’agissant de la Charte des partis politiques, Dr Diallo a également dénoncé son absence
« Cette charte, essentielle pour encadrer le fonctionnement, les droits et les devoirs des formations politiques, demeure introuvable. Nous avons appris que des représentants du CNT ont été invités à discuter de cette charte, mais à ce jour, aucun compte rendu officiel ne nous a été communiqué. »
Il a par ailleurs rappelé que la subvention annuelle des partis politiques, pourtant garantie par la Constitution, n’a plus été versée depuis 2010. Selon lui, le calendrier électoral actuel qui prévoit déjà la mise en place de commissions et l’ouverture du dépôt des candidatures du 11 au 20 octobre
« va trop vite » et met en péril la transparence du processus.
En résumé, l’Union sacrée des Forces vives de Guinée conditionne sa participation au scrutin présidentiel à la publication du Code électoral et à la mise en place effective de l’OTIGE. Sans ces garanties, la coalition estime que la crédibilité de l’élection du 28 décembre 2025 serait gravement compromise. Le mouvement appelle donc les autorités à respecter scrupuleusement les exigences légales afin d’assurer un processus électoral transparent, inclusif et apaisé.
Facinet Soumah

