Conakry, 11 juillet 2025 — L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) a exprimé sa profonde indignation et rejeté fermement le projet de nouvelle Constitution rendu public le lundi 30 juin 2025. Selon la coalition, le texte « ouvre la voie à une violation de la Charte de la transition » et des engagements solennels pris par le président de la Transition devant la Cour suprême, le peuple guinéen et la communauté internationale.
En autorisant la candidature du chef de la junte, l’ANAD estime que le projet encouragerait un parjure, violant non seulement la Charte de la transition mais aussi la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union africaine.
Article 46 de la Charte de la transition
« Le président et les membres du Comité national du rassemblement pour le développement ne peuvent faire acte de candidature ni aux élections nationales ni aux élections locales qui seront organisées pour marquer la fin de la transition. Cette disposition ne peut faire l’objet de changement. »
Pour l’ANAD, le refus d’intégrer cette clause dans le projet de Constitution n’est pas une omission, mais une décision délibérée visant à maintenir le chef de la junte au pouvoir. La coalition rappelle également l’article 25, alinéa 4 de la Charte africaine :
« Les auteurs de changement anticonstitutionnel de gouvernement ne doivent ni participer aux élections organisées pour la restitution de l’ordre démocratique, ni occuper des postes de responsabilité dans les institutions politiques de leur État. »
Revendications de l’ANAD
Avant toute soumission du texte au référendum, l’ANAD exige :
- La reconduction intégrale des articles 46, 55 et 65 de la Charte de la transition dans la section transitoire du projet de Constitution ;
- La suppression de l’article 74, qui garantirait l’impunité au président de la République, en contradiction avec l’article 160 créant la Cour spéciale de justice ;
- La réduction de la durée du mandat présidentiel à cinq ans ;
- L’obligation pour le président de la République de déclarer publiquement ses biens au début et à la fin de son mandat.
À défaut de ces corrections, l’ANAD promet de combattre activement un projet qu’elle juge contraire à la Charte de la transition, à l’Accord additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, ainsi qu’à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
Conakry, 11 juillet 2025
Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD)

