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dimanche 14 décembre 2025

Guinée : Dr Zoutomou alerte sur un risque de crise électorale

L’adoption du projet de nouvelle Constitution continue de susciter de vifs débats au sein de la classe politique guinéenne.

D’un côté, les autorités multiplient les campagnes de vulgarisation pour mettre en avant les innovations contenues dans le texte. De l’autre, plusieurs acteurs politiques contestent la nécessité d’un tel changement.

« Une modification suffisait » : Dr Zoutomou dénonce un changement inutile

Au cours d’une interview accordée à la presse ce mercredi 23 juillet 2025 à Conakry, Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou, président du parti UDRP et vice-président de l’ANAD, a exprimé ses inquiétudes face à ce projet constitutionnel, estimant qu’un simple amendement de la Constitution de 2010 aurait été préférable.

« La nouvelle Constitution, c’est un document concocté dont on n’avait pas besoin. Ce n’est pas parce qu’il y a eu un coup d’État qu’il faut changer la Constitution. Les gens qui font des coups d’État et en profitent pour rédiger un nouveau texte cherchent souvent à s’éterniser au pouvoir », a-t-il déclaré.

Pour lui, le véritable problème en Guinée n’a jamais été la Constitution, mais le non-respect des textes existants :

« La Constitution de 2010 était le fruit d’un consensus et posait les bases d’une bonne gouvernance. Regardez les États-Unis : leur Constitution date de 1789 et elle est toujours en vigueur avec seulement 27 amendements », a-t-il souligné.

« Une omission lourde de conséquences » : Les articles 46, 55 et 65 supprimés

Dr Zoutomou pointe également du doigt la non-reconduction des articles 46, 55 et 65 de la Charte de la transition, qui interdisaient toute candidature des membres de la transition :

« L’article 46 interdisait au président de la transition et aux membres du CNRD d’être candidats. L’article 55 faisait de même pour le Premier ministre et son gouvernement, et l’article 65 s’appliquait aux membres du CNT. Aujourd’hui, tout cela a disparu de la nouvelle Constitution », a-t-il alerté.

Selon lui, cette omission pourrait provoquer des contestations électorales majeures :

« Cela ouvre un boulevard pour des dérives et des tensions politiques. Cette Constitution ne garantit pas une sortie apaisée de la transition », prévient-il.

Un référendum décisif le 21 septembre 2025

Le projet de nouvelle Constitution sera soumis à référendum le 21 septembre 2025. Les Guinéens devront alors décider s’ils adoptent ou rejettent ce texte, qui marque un tournant crucial pour l’avenir institutionnel du pays.

Facinet Soumah

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