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dimanche 11 mai 2025

GUINÉE : Dr Faya Millimono dénonce des irrégularités dans le recensement biométrique

Depuis le 15 avril 2025, le gouvernement guinéen, sous la houlette du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, a lancé des opérations de recensement biométrique en Guinée. L’objectif principal affiché, est de doter le pays d’un fichier fiable, des voix commencent à s’élever pour dénoncer des irrégularités.

Ce samedi 10 mai, le président du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Millimono accompagné des cadres de son parti, lors d’une conférence de presse s’est exprimé devant les hommes de médias à Conakry, a fait état de ce qu’il qualifie d’anomalies majeures dans le processus de recensement en cours.

 » Vous avez tous entendu, dans le dernier compte rendu du Conseil des ministres, l’insistance du chef de l’État sur le fait qu’aucun Guinéen ne devait être laissé de côté dans ce recensement. Cette préoccupation est aussi la nôtre. Mais ce qui se passe sur le terrain est très éloigné de ce qui avait été promis « . A t-il lancé Dr Faya d’entrée de jeu.

Il a souligné que le processus initial devait s’inscrire dans le cadre du PN-RAVEC (Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’État Civil), censé inclure des procédures d’identification rigoureuses pour les citoyens ne disposant pas d’acte de naissance.

 » Dans un pays où près de 80 % de la population n’a pas d’acte de naissance, il aurait fallu procéder par des audiences devant des agents assermentés de l’état civil, des magistrats et même des témoins. Ce qui se passe aujourd’hui n’a rien à voir avec cela « . Declare t-il.

Le président du Bloc Libéral a fait savoir que, le gouvernement a discrètement basculé d’un recensement administratif à un recensement électoral, dans l’optique d’organiser un référendum et des futures élections.

 » Ce changement de logique remet en cause la transparence du processus. Les méthodologies sont différentes, et il n’y a pas eu de consultation des acteurs politiques concernés « . A t-il Indiqué.

Le leader du BL a également regretté l’absence de concertation entre le gouvernement et les partis politiques.

 » Depuis le lancement de ce processus, ni le CNRD ni le gouvernement ne semblent vouloir connaître l’avis des acteurs qui seront pourtant les compétiteurs aux prochaines élections. Nous sommes en transition. En pareille période, la légitimité ne peut venir que du consensus. Or, aujourd’hui, nous avons l’impression d’évoluer vers une forme de monarchie absolue « . A t-il martelé.

Il a aussi parlé de la présence d’enfants dans ce processus de recensement en cours.

 » En 2014 déjà, nous avions dénoncé le recensement des enfants dans les écoles. Aujourd’hui, cela semble être légalisé et même accepté. Pourquoi recense-t-on des enfants de 10 à 12 ans alors que la loi guinéenne est claire : on ne peut être électeur qu’à partir de 18 ans ? Ce sont des signes évidents de manipulation que nous commençons à documenter « . A t-il terminé son allocution devant les hommes de médias.

Alors que le recensement continue, ces alertes relancent le débat sur la transparence, la légitimité et les intentions réelles du processus qui a débuté le 15 Avril et qui doit prendre fin le 30 mai 2025.

Facinet Soumah

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