Une dynamique financière portée par des chiffres records
Selon GlobalSWF, l’Afrique gère aujourd’hui près de 1 000 milliards USD d’actifs publics via plusieurs institutions financières nationales. Ce total combine les fonds souverains, les banques centrales et diverses caisses publiques de retraite nationales. Cette hausse traduit une stratégie visant à réduire la dépendance financière envers les bailleurs internationaux. Les gouvernements réorientent désormais leurs ressources vers le financement de projets structurants prioritaires. Cette évolution marque un tournant décisif pour plusieurs économies africaines en transition.
Croissance des fonds souverains africains depuis 2010
Depuis 2010, au moins quinze fonds souverains ont été créés dans la région subsaharienne. Leur développement progressif illustre une maturité institutionnelle croissante dans de nombreux pays africains. En 2025, le continent compte environ trente-trois fonds souverains selon GlobalSWF. Cette augmentation renforce le rôle financier du continent dans l’économie mondiale. Elle traduit aussi un besoin clair de diversification économique durable pour soutenir la croissance.
Cinq nouveaux fonds souverains créés en 2025
GlobalSWF signale la création de cinq nouveaux fonds souverains africains durant l’année 2025. Le Botswana, la République démocratique du Congo, l’Eswatini, le Kenya et l’État d’Oyo au Nigeria ont lancé leurs structures. Ces fonds veulent mieux gérer les excédents financiers issus des matières premières nationales. Ils soutiennent aussi des infrastructures essentielles comme l’énergie, les routes et les équipements publics. Cette dynamique renforce les capacités d’investissement domestique dans un contexte mondial volatil.
Exemples chiffrés des principaux fonds africains
Le Libyan Investment Authority reste le plus grand fonds souverain africain avec environ soixante-huit milliards USD d’actifs. Cette taille reflète l’importance stratégique des ressources pétrolières libyennes dans l’économie du pays. Ethiopian Investment Holdings, créé en 2021, gère environ quarante-cinq milliards USD d’actifs. Ce fonds soutient des secteurs clés incluant l’énergie, les télécommunications et les infrastructures nationales. Le Pula Fund du Botswana et le FONSIS du Sénégal renforcent aussi la diversification économique.
Montée des actifs publics au-delà des seuls fonds souverains
Le passage vers 1 000 milliards USD inclut les actifs gérés par différentes banques centrales africaines. Les réserves de change, obligations publiques et participations nationales constituent une part importante de ce total. Les fonds souverains africains géreraient seuls entre 130 et 160 milliards USD selon plusieurs estimations. Cette progression globale témoigne d’une consolidation importante des capacités financières publiques. Les États renforcent ainsi leur résilience face aux fluctuations économiques internationales.
Comparaison avec le niveau international
Les fonds souverains mondiaux gèrent environ quatorze mille milliards USD selon plusieurs sources internationales. L’Afrique représente donc environ un pour cent du total mondial des actifs souverains. Cette proportion reste faible mais montre une marge significative de progression future. Certains fonds internationaux dépassent mille milliards USD, comme ceux de Norvège ou du Qatar. L’écart souligne l’importance d’une gestion transparente et prudente pour les fonds africains.
Une stratégie tournée vers l’autonomie financière durable
La croissance des actifs publics africains résulte d’une volonté forte d’indépendance économique. Les États cherchent à financer leurs projets sans dépendre des bailleurs étrangers souvent instables. Les revenus tirés du gaz, du pétrole et des minerais soutiennent fortement cette stratégie. Ces ressources permettent aussi de renforcer la stabilité monétaire dans plusieurs pays africains. La diversification des investissements demeure essentielle pour consolider une croissance durable.
Défis de gouvernance et risques persistants
La gouvernance des fonds souverains reste un enjeu déterminant pour assurer leur efficacité. Plusieurs institutions internationales recommandent davantage de transparence budgétaire. La dépendance aux matières premières constitue encore un risque majeur pour plusieurs pays. Une gestion prudente permettrait d’éviter une mauvaise allocation des ressources stratégiques nationales. Une meilleure coopération régionale pourrait renforcer l’impact global de ces instruments financiers.
Xolomo Tokpa

