Au Ghana, l’or attire autant qu’il inquiète.
La hausse spectaculaire du prix de l’or ces derniers mois a relancé une véritable ruée vers le précieux métal. Dans un contexte de chômage élevé, des milliers de mineurs illégaux affluent vers les sites aurifères du pays. Cette situation pousse les grandes compagnies minières à adopter des solutions high-tech pour protéger leurs exploitations et lutter contre les pertes financières.
À la mine de Tarquin, l’une des plus importantes d’Afrique, la technologie est désormais en première ligne.
C’est ici qu’un petit drone s’envole pour sa première mission de surveillance. Quelques minutes suffisent pour repérer des activités suspectes. Grâce à ces appareils, les équipes de sécurité peuvent intervenir rapidement et efficacement.
« Faire voler un drone permet de couvrir toute la concession en quelques minutes, contrairement aux patrouilles physiques qui mobilisent carburant et ressources humaines », explique un responsable de sécurité.
Un investissement conséquent mais nécessaire.
La mine de Tarquin consacre plus d’un demi-million de dollars par an à ces dispositifs de surveillance. Une dépense justifiée par les pertes colossales liées à l’orpaillage illégal. L’État ghanéen estime que près de 2 milliards de dollars échappent chaque année à l’impôt, en raison de l’extraction clandestine.
Un fléau aux répercussions multiples.
Outre le manque à gagner fiscal, l’exploitation illégale entraîne une pollution importante au mercure, utilisé sans contrôle pour extraire l’or. L’impact environnemental est dramatique pour les cours d’eau et la biodiversité locale.
Des affrontements de plus en plus violents.
La pression sur les ressources provoque également une montée des tensions. Depuis fin 2024, au moins 20 mineurs illégaux ont été tués dans des affrontements avec les forces de l’ordre. Ce jeu du chat et de la souris entre orpailleurs et policiers s’intensifie à mesure que le prix de l’or grimpe.
Un enjeu socio-économique complexe.
Entre 3 et 5 millions de personnes dépendent de cette activité illégale pour survivre. Aujourd’hui, elle représenterait 30 % de la production totale d’or dans la région. Pour les autorités comme pour les entreprises minières, la technologie représente une lueur d’espoir face à un phénomène difficile à contenir.
« Avant, on se fiait au bouche-à-oreille. Désormais, nous avons des données précises sur les lieux d’exploitation illégale », se félicite un opérateur de drone sur le site.
Xolomo Tokpa
