Conakry, le 7 juillet 2025. Un vent de contestation souffle sur le Fonds de Garantie des Prêts aux Entreprises (FGPE). Réunis en Assemblée générale sous haute tension, les travailleurs ont brisé le silence pour dénoncer ce qu’ils qualifient de dérive managériale depuis la prise de fonction du nouveau Directeur Général.
« Il y a urgence de parler. Urgence d’écouter. Mais surtout, urgence de s’unir. »
Ce message fort a donné le ton d’une mobilisation inédite, portée par une parole collective, ferme et déterminée. Soutenus par la FESABAG, leur fédération syndicale, les agents du FGPE pointent une gestion autocratique, marquée par l’absence de dialogue et un climat de peur généralisée.
« Depuis l’arrivée du nouveau DG, aucune main tendue, aucun mot d’apaisement. Seulement des intentions de licenciements ciblés pour imposer ses hommes », dénonce un représentant du personnel.
Le ton employé par le Directeur Général lors de ses premières interventions a également choqué : « Je ne suis pas là pour me faire des amis », aurait-il lancé. Une posture jugée méprisante et aux antipodes des principes de bonne gouvernance.
« Diriger, ce n’est pas diviser. Manager, ce n’est pas humilier. Être à la tête d’une institution, c’est savoir unir et élever. »
Face à cette gestion autoritaire, les agents appellent à l’union sacrée pour défendre leur dignité professionnelle. Pour eux, il ne s’agit plus d’une simple protestation, mais du début d’un combat pour un changement structurel durable.
« Je suis prêt à aller jusqu’au bout, jusqu’au sacrifice s’il le faut. Mais je ne peux pas être seul. Ensemble, nous ferons trembler les murs », a lancé un intervenant, acclamé par ses collègues.
Des revendications claires pour une gouvernance renouvelée
Les travailleurs ne se contentent pas de dénoncer : ils formulent des exigences concrètes pour garantir un avenir stable et crédible au FGPE. Parmi celles-ci :
- La nomination d’un Directeur Général justifiant au moins 10 ans d’expérience dans le secteur bancaire ;
- Une connaissance approfondie des missions et des enjeux du FGPE ;
- Le respect strict du personnel et du dialogue social ;
- Et, dans la mesure du possible, un profil issu de l’institution elle-même.
« Le FGPE ne peut plus se permettre des nominations de complaisance. L’avenir de cette maison exige des choix fondés sur la compétence et l’intégrité. »
Cette assemblée générale pourrait marquer un tournant décisif dans l’histoire récente du FGPE. Le personnel refuse désormais de subir en silence. Il réclame une gouvernance plus humaine, plus transparente et plus respectueuse des valeurs républicaines.
En guise de mot de la fin, devenu le slogan du mouvement :
« Une seule main ne fait pas le tonnerre. Mais des mains soudées peuvent faire trembler les murs. »
Un avertissement clair. Et peut-être, le début d’un nouveau rapport de force au sein de l’une des institutions clés de l’accompagnement économique en République de Guinée.
Facinet Soumah

