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vendredi 16 mai 2025

GABON : L’ancien président Ali Bongo et sa famille en exil en Angola après leur libération

Cinq jours après la libération de l’ex-première dame Sylvia Bongo et de son fils Noureddin Bongo Valentin, la présidence angolaise a annoncé l’arrivée à Luanda de l’ancien président gabonais déchu, Ali Bongo Ondimba, accompagné de sa famille. Ce déplacement marque la fin de près de 19 mois de captivité à Libreville, consécutifs au coup d’État du 30 août 2023 mené par le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

« À la suite des initiatives du président de la République d’Angola et président en exercice de l’Union africaine, João Lourenço, auprès du président de transition Brice Oligui Nguema, la famille Bongo a été libérée et vient d’arriver à Luanda », a annoncé la présidence angolaise sur les réseaux sociaux, images à l’appui.

Ali Bongo, son épouse Sylvia et leur fils Noureddin étaient jusqu’alors placés en résidence surveillée ou incarcérés. Leur situation s’est récemment assouplie sous l’effet combiné de pressions diplomatiques et de démarches de médiation régionale.

Dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 mai 2025, la famille a quitté discrètement Libreville à bord d’un vol spécial affrété par le gouvernement angolais. L’avion a atterri à Luanda après une opération tenue secrète mais soigneusement coordonnée entre les deux États.

Cette issue résulte notamment de la visite officielle du président João Lourenço à Libreville, où il avait rencontré Ali Bongo encore sous surveillance. Peu après cet entretien, les autorités gabonaises ont élargi Sylvia Bongo et leur fils Noureddin à la résidence surveillée.

Pour rappel, le Gabon avait été suspendu de l’Union africaine au lendemain du putsch militaire, mais a été réintégré le 30 avril 2025. Cette réintégration s’est accompagnée d’un appel clair à la désescalade politique et à la protection de l’ex-président et de sa famille.

Le départ d’Ali Bongo vers l’Angola semble répondre à ces exigences diplomatiques.

Cependant, les autorités gabonaises restent silencieuses quant au sort judiciaire de Sylvia et Noureddin, tous deux visés par des procédures pour détournements de fonds publics et corruption. Leurs avocats avaient dénoncé des conditions de détention inhumaines, des accusations que le régime militaire a toujours rejetées.

L’exil de la famille Bongo ouvre une nouvelle page dans la transition gabonaise. S’il apaise en partie les tensions politiques internes, il soulève également de nouvelles interrogations : la famille Bongo restera-t-elle définitivement à Luanda ? Le gouvernement de transition mettra-t-il un terme aux poursuites judiciaires ou ira-t-il jusqu’au bout ?

L’avenir nous le dira.

Facinet Soumah

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