La ville de Fria a été secouée par un important mouvement de grève ce lundi 28 juillet 2025, à l’appel du collège syndical de la société Rusal/Friguia. Très tôt dans la matinée, les travailleurs de l’usine ont massivement répondu au mot d’ordre, rejoints par le collectif des femmes veuves d’anciens employés de l’entreprise. Cette alliance inattendue a donné une nouvelle ampleur à la mobilisation.
Les manifestants ont dressé plusieurs barricades le long de la route nationale, notamment entre la gare routière et l’entrée de l’usine, paralysant totalement la circulation pendant plusieurs heures. Cette situation a perturbé les activités économiques et sociales au cœur du centre-ville.
Les revendications des grévistes s’articulent autour de deux points essentiels :
- Le départ immédiat de l’entreprise sous-traitante SEINTA ;
- L’application intégrale de la nouvelle convention minière récemment adoptée au sein de Rusal.
Quant aux veuves des anciens employés, elles réclament le paiement du reliquat de 16 mois de salaires dus à leurs époux décédés, autrefois salariés de la société.
Face à la tension grandissante et au blocage de la circulation, les autorités locales, les sages, les leaders religieux et les représentants de la société civile se sont mobilisés pour apaiser la situation. Grâce à leur intervention, appuyée par les autorités administratives venues de Conakry et de Boké, la circulation a pu être rétablie dans l’après-midi.
Dans un effort de médiation, une délégation conduite par l’Inspecteur général du travail, Mohamed Ouattara, est arrivée à Fria dès le lendemain, mardi 29 juillet. Sa mission : engager des négociations avec l’ensemble des parties concernées pour parvenir à une résolution pacifique de la crise.
Ce mouvement de grève met en lumière des tensions profondes entre les travailleurs, les ayants droit des anciens employés et la direction de Rusal/Friguia. La forte mobilisation sociale démontre l’urgence pour l’entreprise et les autorités de répondre de manière concrète et durable aux revendications exprimées. L’issue des négociations à venir sera décisive pour le retour à un climat social apaisé dans cette cité industrielle stratégique du pays.
Facinet Soumah
