Une importante manifestation a éclaté ce lundi 28 juillet à Fria, dès les premières heures de la matinée. À partir de 4 heures, un groupe conséquent de travailleurs de l’usine locale est descendu dans la rue, arborant leurs tenues de travail. Munis de banderoles, ils ont érigé des barricades, bloquant la circulation aux abords du site industriel.
Interrogé par notre rédaction, l’un des manifestants a exprimé la colère des employés face à ce qu’ils considèrent comme une gestion opaque et inéquitable de l’entreprise par le groupe russe Rusal :
« Dès 4 heures du matin, les travailleurs ont commencé à bloquer la route. À Fria, la société mère, c’est Rusal. Mais aujourd’hui, elle a été sous-traitée à une autre entité appelée SENTA, qui opère sous le nom de Friguia. Les Russes portent des tenues marquées ‘Rusal Friguia’, alors que nous, les autres employés, portons celles de SENTA. On a l’impression d’être relégués au second plan, bien que nous travaillions dans la même usine. »
Le travailleur dénonce également le non-respect du Code minier guinéen, des conditions de travail précaires, et l’absence de couverture sociale :
« Il n’y a pas d’hôpital pour les ouvriers. Si tu te blesses ou tombes malade, c’est à toi seul de gérer. Et malgré le travail pénible que nous accomplissons, nous ne recevons que 800 000 GNF toutes les deux semaines. »
Concernant les contrats de travail, les protestataires s’indignent de la précarité imposée :
« Ils nous proposent des contrats à court terme : un mois, puis six mois, maintenant un an. Rien n’est garanti. Ils changent constamment d’engagements. »
La manifestation vise donc à exiger le respect du Code minier et des droits fondamentaux des travailleurs. Les protestataires affirment être déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à ce que des solutions concrètes soient apportées.
Facinet Soumah
