La question de l’approvisionnement en électricité demeure une préoccupation majeure dans la commune urbaine de Forécariah, relevant de la région de Kindia. Face à la recrudescence des délestages, le président de la délégation spéciale (PDS), Elhadj Mamoudou Touré, a convoqué une réunion de concertation avec les chefs de quartiers et les responsables locaux de l’Électricité de Guinée (EDG).
Selon Elhadj Mamoudou Touré, cette rencontre visait à discuter ouvertement des coupures récurrentes d’électricité qui affectent profondément le quotidien des habitants.
« Quand la population est plongée dans l’obscurité, c’est un véritable problème social. Nous avons jugé utile de réunir les élus locaux et les responsables de l’EDG pour comprendre la situation, partager nos préoccupations et chercher ensemble des pistes de solutions », a-t-il expliqué.
Le président de la délégation spéciale a également dénoncé l’incohérence des factures d’électricité, jugées injustes par de nombreux abonnés.
« Ce n’est pas normal qu’un client privé d’électricité pendant 10 ou 15 jours reçoive une facture équivalente à un mois entier. C’est irrationnel ! Nous devons tous payer pour ce que nous consommons, pas plus », a-t-il fustigé.
Du côté des chefs de quartiers, la frustration est bien réelle. Moustapha Touré, chef du quartier Fatako 2, a salué les efforts déployés par les autorités locales tout en soulignant l’exaspération croissante des populations.
« L’électricité vient et repart sans prévenir. Ce problème est ancien. Le maire a pris le soin de porter nos doléances à un niveau supérieur. Il nous a appelés à faire preuve de patience, en attendant une éventuelle intervention de la direction régionale d’EDG », a-t-il confié.
Parmi les pistes envisagées pour améliorer la gestion de la consommation, l’installation de compteurs prépayés est évoquée. Mais cette solution suscite de vives réticences au sein de la population, notamment chez les femmes, qui redoutent une charge financière supplémentaire dans un contexte économique déjà précaire.
Odette Tolno, présidente des femmes du quartier Tatagui 2, a exprimé ses craintes :
« Nos enfants laissent souvent les lumières allumées toute la journée. Avec les compteurs prépayés, il faudra surveiller chaque kilowattheure. Nous utilisons des congélateurs, des fers à repasser, des cafetières… Nous risquons de devoir choisir entre assurer la dépense quotidienne ou payer l’électricité », a-t-elle déploré.
En attendant une solution durable, les autorités locales appellent la population à la sérénité, au dialogue et à la responsabilité collective. L’amélioration de l’accès à l’électricité reste un enjeu essentiel pour le développement local, la sécurité des ménages et le bien-être des populations.
Facinet Soumah

