Alors que les priorités géopolitiques de Washington évoluent, les États-Unis amorcent un virage stratégique majeur en matière de sécurité en Afrique. L’administration Trump, fidèle à son orientation « America First », réduit progressivement l’implication militaire directe sur le continent, tout en exhortant les gouvernements africains à assurer eux-mêmes leur sécurité.
🛡️ Une nouvelle ère : responsabiliser les États africains
Le commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM) a récemment déclaré qu’il comptait désormais sur une approche plus « collaborative » et « soutenue » plutôt que sur une présence active et massive. Cette redéfinition stratégique s’inscrit dans un contexte où Washington cherche à réorienter ses ressources vers les menaces perçues comme plus urgentes en Asie et en Europe de l’Est.
« Nous ne partons pas, mais nous voulons que les Africains prennent plus d’initiative », affirme un haut responsable du Pentagone.
🔥 Des risques accrus pour les efforts antiterroristes ?
Si cette transition vise à encourager l’autonomisation des partenaires africains, des experts et ONG redoutent une résurgence de groupes armés comme Boko Haram, Al-Shabaab ou les cellules affiliées à l’État islamique au Sahel. L’absence d’un soutien logistique et en renseignement pourrait considérablement affaiblir la riposte sécuritaire dans des zones sensibles comme le nord du Nigeria, la Somalie ou la région des trois frontières (Mali-Burkina-Niger).
⚖️ Entre repli stratégique et vide sécuritaire
La France ayant elle-même réduit son dispositif militaire dans le Sahel, le retrait américain – même partiel – alimente les craintes d’un vide sécuritaire que des puissances comme la Russie, la Chine ou des groupes paramilitaires pourraient chercher à combler.
Certains analystes y voient une opportunité pour les pays africains de bâtir une architecture sécuritaire régionale plus robuste. D’autres y perçoivent un désengagement occidental risqué face à une menace transnationale en mutation.
🌍 Un virage global aux répercussions africaines
Cette redéfinition de la politique africaine de sécurité s’inscrit dans un contexte mondial où les priorités changent rapidement. Les tensions en mer de Chine, la guerre en Ukraine et la compétitivité technologique avec la Chine imposent de nouveaux arbitrages budgétaires et militaires aux États-Unis.
🗣️ Une coopération à réinventer
Face à cette recomposition, plusieurs responsables africains appellent à maintenir des formes innovantes de coopération : partenariats technologiques, formations spécialisées, et soutien au renseignement plutôt que déploiements massifs.
« Ce n’est pas le retrait qui est inquiétant, mais la manière dont il est géré », résume un expert en sécurité basé à Accra.
✅ Conclusion
Alors que l’Afrique se trouve à la croisée des chemins sécuritaires, le repositionnement stratégique des États-Unis pourrait redéfinir l’équilibre des puissances sur le continent. Reste à savoir si les États africains sauront transformer ce défi en opportunité, ou si les groupes armés profiteront du vide pour renforcer leur emprise.
Xolomo Tokpa
