Une décision controversée des autorités américaines suscite un tollé international : cinq immigrés, reconnus coupables de crimes graves aux États-Unis, ont été déportés vers l’Eswatini, un petit royaume d’Afrique australe, où ils sont actuellement placés en isolement dans un centre pénitentiaire.
Selon plusieurs sources dont Associated Press et Politico, ces individus – originaires du Vietnam, de Jamaïque, de Cuba, du Yémen et du Laos – font partie d’un nouveau dispositif américain permettant la déportation vers un pays tiers. Cette pratique, approuvée par la Cour suprême en juin 2025, a été initiée sous l’administration Trump pour accélérer les expulsions.
Arrivés récemment en Eswatini, les cinq détenus ont été conduits dans une prison de haute sécurité, probablement la Matsapha Correctional Complex, où ils sont maintenus en isolement pour une durée indéterminée.
Le gouvernement eswatinien affirme qu’il s’agit d’une mesure temporaire, le temps d’organiser leur rapatriement dans leurs pays d’origine avec le concours de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Toutefois, aucun calendrier officiel n’a été communiqué, et l’OIM n’a pas confirmé avoir été saisie du dossier.
Vives critiques sur le plan des droits humains
Plusieurs ONG et experts dénoncent cette politique comme étant opaque et potentiellement dangereuse. Le manque de transparence autour de l’accord entre Washington et Mbabane, combiné au contexte autoritaire de l’Eswatini, soulève des inquiétudes sur le respect des droits fondamentaux des personnes détenues.
Zoom sur l’Eswatini
- Superficie : 17 364 km²
- Population : environ 1,2 million d’habitants
- Localisation : Afrique australe, enclavé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique
- Régime politique : Monarchie absolue dirigée par le roi Mswati III depuis 1986
- Particularité : Les partis politiques sont interdits depuis 1973, le roi concentre tous les pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire).
Enjeux et inquiétudes majeures
- Isolement prolongé : Considéré comme un traitement inhumain par certaines normes internationales.
- Accord secret : Les détails de la coopération entre les États-Unis et l’Eswatini restent confidentiels.
- Risques politiques et diplomatiques : Cette pratique pourrait entraîner de nouveaux débats sur la légalité internationale et la protection des droits des immigrés.
Xolomo Tokpa

