Originaire de Guinée, Mariam Tewa Condé, 37 ans, a perdu la vie dans des circonstances tragiques à Bamako, au Mali. Grièvement blessée après une probable agression, la jeune femme a été retrouvée dans un état critique le dimanche 18 août 2025, non loin de l’aéroport de la capitale malienne. Elle aurait tenté de se sauver par ses propres moyens, avant de succomber à ses blessures deux jours plus tard.
Une dernière conversation devenue adieu
Dans un témoignage chargé d’émotion, Marie Catherine Soumaoro, tante de la défunte, retrace les dernières heures de sa nièce :
« C’est difficile à dire… Le vendredi, je l’ai eue au téléphone. Elle m’a dit qu’elle attendait son oncle le dimanche. C’était la dernière fois qu’on s’est parlé. »
Elle poursuit, expliquant que Tewa est restée en contact avec le père de son enfant jusqu’à 1h37 du matin, peu avant que son téléphone ne s’éteigne. Elle lui avait confié avoir commandé de la nourriture, mais face à l’indisponibilité du livreur, elle avait décidé de sortir en chercher elle-même.
C’est à ce moment-là que tout a basculé.
Découverte dans un état critique
Sans nouvelles de sa fille, la mère de Tewa tente désespérément de la joindre dès le lendemain. Le père de l’enfant, inquiet, réussit à entrer en contact via appel vidéo avec une personne sur place et découvre l’état critique de Tewa – un choc si violent qu’il perd connaissance. Alertés, des proches sollicitent un médecin, qui décide de la faire transférer en urgence dans un hôpital.
Selon les témoignages recueillis, c’est un policier malien qui l’aurait retrouvée au bord de la route, inerte. Il aurait pris l’initiative de la conduire à l’hôpital et réglé les premiers frais médicaux. Une connaissance de Tewa parvient ensuite à l’identifier, permettant enfin d’alerter sa famille.
Un décès tragique, une famille en détresse
Malgré les soins reçus, l’état de Tewa se dégrade rapidement. Elle rend l’âme le mardi 20 août vers 3 heures du matin.
La douleur de la perte s’ajoute à une épreuve logistique et financière pour la famille, incapable de rapatrier le corps à Conakry faute de moyens. Une somme de 12 millions de francs guinéens était nécessaire. « C’est Tewa qui s’occupait de sa maman. C’est elle qui faisait tout », confie sa tante, la voix brisée.
Face à cette situation, la communauté guinéenne de Bamako se mobilise. En concertation avec la mère de la défunte, la décision est prise d’un enterrement sur place.
Appel à l’aide et dignité retrouvée
L’ambassade de Guinée au Mali, initialement non informée du drame, n’est alertée qu’après la diffusion des images sur les réseaux sociaux, via la fille de l’ambassadeur. Elle finit par intervenir aux côtés d’un proche de la famille pour récupérer le corps et les effets personnels de la défunte.
La famille, aujourd’hui en deuil et confrontée à un avenir incertain, lance un appel solennel aux autorités guinéennes pour obtenir un soutien, notamment en faveur du seul enfant que Mariam Tewa Condé laisse derrière elle.
Facinet Soumah