Conakry, 24 juillet 2025 – La récente nomination de Madame Djénabou Touré à la tête de la Direction Générale des Élections (DGE) continue d’alimenter les débats au sein de la classe politique guinéenne. Dr Ibrahima Sory Diallo, président du parti ADC-BOC, s’est exprimé sur le sujet lors d’un entretien exclusif accordé à la presse à Conakry.
Un soutien à la nomination… mais avec réserve
D’emblée, le leader politique a salué la décision du Chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya :
« On ne peut pas contester sa nomination, on ne peut que la féliciter. C’est une dame qui a marqué son passage au Ministère de l’Administration du Territoire et elle faisait également partie de la dernière structure chargée de l’organisation des élections. Elle est pleine d’expérience », a déclaré Dr Diallo.
Une structure longtemps restée vide
Toutefois, il rappelle que la DGE, institution sensible créée par décret présidentiel, n’avait pas été immédiatement dotée de ses membres :
« Jusqu’à la dernière minute, cette direction n’était pas encore meublée. C’est pour cette raison que nous avions décliné une récente invitation faite au nom de cette structure encore vide », a-t-il précisé.
Selon lui, la position prise par son parti a accéléré la décision présidentielle :
« Le lendemain de notre déclaration, le Président a nommé Mme Djénabou Touré. Cela montre que notre démarche a porté ses fruits », a-t-il ajouté.
Une incohérence juridique en perspective ?
Mais au-delà de la nomination, Dr Diallo exprime une préoccupation majeure :
« La Constitution actuellement en projet parle clairement d’un organe indépendant, l’OTIGE, chargé d’organiser les élections. Or, la Direction Générale des Élections a été mise en place par décret. Si la nouvelle Constitution est adoptée, elle prévaudra sur les textes antérieurs, y compris le décret », a-t-il souligné.
Cette situation, selon lui, pourrait poser un problème de légalité à l’avenir :
« On ne peut pas suspendre une disposition constitutionnelle au profit d’un décret. La Constitution a une autorité supérieure. Alors, comment va-t-on concilier ces deux dispositifs ? Voilà la question qui reste en suspens », a conclu Dr Diallo.
Appel à une clarification rapide
En guise de recommandation, le président de l’ADC-BOC invite les autorités à clarifier le cadre légal afin d’éviter des chevauchements ou conflits d’attributions entre les futures institutions électorales.
Facinet Soumah

