Washington / Johannesburg – Une décision spectaculaire vient de secouer les relations diplomatiques entre les États-Unis et l’Afrique du Sud. Le président américain Donald Trump a officiellement accordé l’asile politique à un groupe d’Afrikaners, membres de la minorité blanche sud-africaine, en alléguant qu’ils étaient victimes d’un « génocide » dans leur pays d’origine.
En vertu de cette décision, près de 60 Afrikaners ont déjà atterri sur le sol américain, bénéficiant d’un statut de réfugié. Fait inédit, le gouvernement sud-africain a autorisé l’ambassade américaine à traiter leurs demandes d’asile directement depuis Pretoria, et a laissé le groupe quitter le territoire à bord d’un vol affrété, en toute légalité, depuis l’aéroport international OR Tambo de Johannesburg.
Une scène inhabituelle pour des réfugiés
Les images des réfugiés montant à bord d’un avion privé, valises à la main, contrastent avec les scènes généralement associées à des populations fuyant la persécution. Aucun camp, aucune frontière franchie illégalement – juste des visas américains délivrés, des passeports tamponnés et un départ organisé dans le calme.
Le président Trump a justifié cette décision en soulignant ce qu’il qualifie de « nettoyage ethnique silencieux » à l’encontre de la minorité afrikaner, notamment les attaques contre les fermiers blancs et une politique perçue comme discriminatoire dans l’accès au travail, aux terres agricoles et à la sécurité.
Une polémique internationale
Du côté sud-africain, cette décision suscite un malaise. Le gouvernement, tout en ayant autorisé le départ des réfugiés, rejette catégoriquement l’accusation de génocide, dénonçant une instrumentalisation politique d’un phénomène complexe. « Il y a des violences rurales, oui, mais elles touchent toutes les communautés », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les observateurs internationaux restent partagés. Certains y voient une nouvelle tentative de Donald Trump de flatter sa base conservatrice, sensible à la question des « chrétiens persécutés ». D’autres évoquent une inquiétante redéfinition des critères de l’asile.
Une minorité historiquement controversée
Les Afrikaners, descendants majoritairement des colons néerlandais et français, ont longtemps été associés au régime d’apartheid. Aujourd’hui minoritaires et souvent marginalisés dans le discours politique sud-africain, ils dénoncent une insécurité croissante et des politiques de discrimination inversée.
Quelles conséquences diplomatiques ?
Cette opération pourrait raviver des tensions diplomatiques entre Washington et Pretoria. En Afrique du Sud, certains parlent déjà de « perte de souveraineté » face à ce qu’ils considèrent comme une intrusion américaine dans des affaires strictement internes.
L’ONU, pour sa part, n’a pas encore commenté officiellement cette décision. Mais en coulisse, plusieurs diplomates s’interrogent sur la jurisprudence que pourrait créer une reconnaissance unilatérale d’un génocide présumé, sans enquête internationale indépendante.
Xolomo Tokpa