Conakry, 16 juin 2025 – Excédés par des années de nuisances environnementales et sanitaires, les habitants du quartier Dar-es-Salam sont descendus dans la rue ce dimanche pour réclamer le déplacement immédiat de la décharge publique qui empoisonne leur quotidien.
Depuis plusieurs années, cette zone abrite le principal site de dépôt d’ordures de la capitale guinéenne. Un véritable cauchemar pour les populations riveraines, qui vivent chaque jour dans des conditions insalubres : fumées toxiques, odeurs nauséabondes, maladies respiratoires et risques de glissements d’ordures.
Munis de pancartes aux messages évocateurs tels que « Dar-es-Salam mérite de l’air pur », « Nous méritons la santé », ou encore « Dar-es-Salam n’est pas une poubelle », hommes, femmes et enfants ont organisé un sit-in pacifique pour se faire entendre.
En première ligne, les femmes et les jeunes ont pris la parole pour dénoncer les conséquences dramatiques de cette décharge à ciel ouvert sur leur santé et leur environnement.
« Monsieur le Président, nous croyons en votre volonté de protéger chaque citoyen », a déclaré Mouctar Barry, porte-parole de la jeunesse locale, avant d’énoncer une série de revendications : la fermeture progressive et encadrée du site, la mise en place de solutions modernes et durables pour le traitement des déchets, la création de centres de gestion situés loin des zones d’habitation.
Pour lui, vivre à proximité de cette décharge revient à cohabiter quotidiennement avec le danger.
« Nous vivons sous la menace constante de glissements d’ordures, du choléra, d’infections respiratoires, de dermatoses… et de maladies graves dues à la pollution de l’air et de l’eau », a-t-il alerté, la voix empreinte d’émotion.
« Ce sont nos enfants, nos familles, des Guinéens à part entière. Sans santé, il n’y a pas de vie, et sans vie, il n’y a pas d’avenir. »
Ce cri de détresse lancé par les habitants de Dar-es-Salam sonne comme un appel à la conscience nationale. Face à cette urgence écologique et sanitaire, les autorités sont désormais interpellées. Il est impératif de trouver une solution durable, humaine et respectueuse de la dignité des citoyens.
Préserver l’environnement, c’est protéger la vie.
Facinet Soumah
