À moins de deux mois du scrutin présidentiel prévu le 28 décembre, les signaux de crispation se multiplient dans plusieurs secteurs d’activité. Face à cette montée des tensions sociales, l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG) a choisi d’intervenir en urgence pour tenter d’éviter une paralysie nationale.
Dans une note circulaire adressée à l’ensemble de ses structures affiliées: secteurs public, mixte, privé et informel, la centrale appelle à la « continuation des négociations » et à la suspension de toute grève jusqu’au 31 janvier 2026. Une position présentée comme un acte de « responsabilité » dans un contexte politique jugé particulièrement fragile.
Le Bureau exécutif national (BEN), dirigé par le président Abdoulaye Sow et le secrétaire général Abdoulaye Camara, commence par remercier les secrétaires généraux des différentes corporations pour leur engagement en faveur de l’amélioration des conditions de vie et de travail des salariés. La direction rappelle également l’importance d’un strict respect des lois en vigueur, alors que les revendications se sont multipliées ces dernières semaines.
Mais la centrale se veut surtout alarmiste sur les risques d’escalade. La note, consultée par Mosaiqueguinee, souligne :
« Compte tenu de la situation sociopolitique actuelle de notre pays et pour la préservation de la paix et de la quiétude sociale, nous vous demandons de poursuivre, avec un sens élevé de responsabilité, les négociations avec vos partenaires, mais également nous vous invitons à surseoir au déclenchement de toute grève jusqu’au 31 janvier 2026. Le Bureau Exécutif de l’USTG sait compter sur vous pour l’application stricte de la présente circulaire. »
À travers ce message, l’USTG se pose en acteur stabilisateur dans une période où la moindre étincelle pourrait dégénérer. La centrale tente ainsi de contenir les mouvements sociaux qui secouent déjà l’éducation, la santé, les transports ou encore le secteur informel, à un moment où l’État peine à répondre aux attentes d’une population sous pression.
Reste à savoir si cet appel à la retenue sera suivi sur le terrain. Certains syndicats de base, confrontés à des négociations bloquées depuis des mois, pourraient mal accueillir cette suspension prolongée des mots d’ordre de grève. Mais pour l’heure, l’USTG veut jouer les pompiers de service et éviter que la séquence pré-électorale ne bascule dans une crise généralisée.
Facinet Soumah


Similaire de manipulation ou déjà manipulé