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dimanche 14 décembre 2025

Crise en vue dans le secteur éducatif : l’Intersyndicale hausse le ton et fixe ses ultimatums.

Alors que le gouvernement multiplie les déclarations optimistes sur l’apaisement social, la réalité sur le terrain raconte une tout autre histoire. Dans l’Éducation, la tension grimpe d’un cran. L’Intersyndicale (FSPE, SLECG, SNE) prévient : le temps des palabres interminables est révolu, et les enseignants devront obtenir des réponses concrètes. Pas des promesses.

Dans un communiqué publié ce dimanche, les Secrétaires généraux ont rappelé qu’ils restent « déterminés à aller jusqu’au bout » pour l’application intégrale du mémorandum du 1er septembre 2025. Parmi les points en litige figure notamment le paiement de trois mois d’arriérés de primes d’incitation, un engagement que la base n’entend plus voir traîner dans les tiroirs de l’administration.

Un gouvernement qui tarde à décrocher son téléphone

L’Intersyndicale dit avoir respecté toutes les procédures. Rencontres préliminaires avec les ministres Jean-Paul Cedy, Faya François Bourouno, puis avec le Premier ministre Bah Oury. Dépôt d’un préavis de grève le 5 novembre, valable jusqu’au mardi 18 novembre à 23h59. Transmission le 10 novembre de la liste des quinze représentants syndicaux demandée par le ministère du Travail.

Pourtant, du 10 au 12 novembre, silence radio. Aucun appel. Aucune convocation.

Ce n’est que le jeudi 13 novembre que le Conseil national du Dialogue social, par la voix de son président Alya Camara, a finalement invité les syndicalistes à l’ouverture des négociations, programmée au lundi 17 novembre à 14h. Une lenteur que les Secrétaires généraux ont dénoncée à l’unanimité, tout en acceptant de s’asseoir à la table pour « donner toutes ses chances au dialogue ».

Un préavis qui expire, une base qui attend

L’Intersyndicale prévient que les journées du 17 et du 18 novembre seront « déterminantes ». Sans propositions claires du gouvernement, une assemblée générale extraordinaire sera convoquée pour consulter la base, seule habilitée à déclencher, ou non, la grève.

Et le syndicat insiste : aucune grève n’est suspendue. « Nous sommes toujours en phase de préavis », rappellent les responsables, qui assurent ne pas jouer sur les mots mais sur la légalité.

Mobilisation continue

Dans ce contexte où le rapport de force s’installe, l’Intersyndicale appelle les enseignants à rester « mobilisés et concentrés sur l’objectif ». Les revendications, assure-t-elle, sont « sectorielles et non tripartites », et ne souffriront ni dilution ni marchandage.

La balle est désormais dans le camp du gouvernement. S’il souhaite éviter une paralysie annoncée du système éducatif, il devra passer de l’invitation tardive à l’action concrète. Autrement dit : arrêter d’attendre la dernière minute pour faire semblant de dialoguer.

Les prochaines 48 heures diront si l’exécutif entend apaiser la crise… ou s’il préfère la laisser exploser en pleine année scolaire.

Facinet Soumah

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