L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti d’opposition du pays, traverse une nouvelle zone de turbulences. Ce vendredi 16 mai 2025, le Conseil politique du parti a prononcé la révocation de plusieurs responsables fédéraux dans les préfectures de Kankan, Siguiri et Kouroussa. En cause, selon la direction nationale : une « violation délibérée des dispositions combinées des statuts et du règlement intérieur », notamment liée à la remise en cause d’un mémorandum controversé pourtant soutenu initialement par les intéressés.
À Kankan, la décision ne passe pas. Antoine Dabo Guilavogui, jusque-là secrétaire fédéral de l’UFDG dans la ville, a fermement rejeté sa révocation, dénonçant une manœuvre politique contraire aux valeurs démocratiques du parti.
« Je ne suis pas un vestige de l’ancienne UFDG. Je milite pour une UFDG modernisée, en phase avec les aspirations actuelles. Ce n’est pas un décret tombé d’en haut qui peut me retirer de mes fonctions. Je n’ai pas été nommé, donc ils n’ont aucun pouvoir pour me révoquer. Seules les sections locales peuvent décider de mon sort. L’UFDG m’appartient davantage qu’à ceux qui ont prononcé cette révocation », a-t-il déclaré avec véhémence.
Les propos de M. Guilavogui mettent en lumière une fracture idéologique profonde au sein de l’UFDG : entre d’un côté les partisans d’un renouvellement des structures et d’une adaptation aux réalités politiques actuelles, et de l’autre, les tenants d’une gouvernance centralisée fidèle aux anciennes pratiques.
Cette nouvelle crise intervient à un moment charnière, alors que le pays se prépare à des échéances électorales majeures. En s’ajoutant aux dissensions internes déjà existantes, elle pourrait sérieusement affaiblir l’assise du parti dans certaines de ses zones clés, notamment en Haute-Guinée.
Plus que jamais, l’UFDG se retrouve confrontée à des défis cruciaux de gouvernance interne, de démocratie participative et de légitimité locale. Sa capacité à surmonter ces tensions déterminera en grande partie son avenir sur la scène politique guinéenne.
Facinet Soumah