Du 27 au 29 mai 2025, le Centre de Formation et de Perfectionnement en Techniques de l’Information et de la Communication (CFTIC), relevant du Ministère de l’Information et de la Communication, a organisé à Conakry un atelier de renforcement des capacités au profit de 40 journalistes issus des médias publics et privés guinéens. Le thème retenu : « Renforcement des compétences des journalistes en techniques de couverture électorale ».
Un atelier stratégique à l’aube d’échéances électorales cruciales
Dans son allocution d’ouverture, Abdoulaye Djibril Diallo, Directeur général du CFTIC, a souligné l’importance de cette formation dans un contexte national marqué par l’annonce d’un référendum constitutionnel prévu le 21 septembre 2025. « Le président de la République a déclaré 2025 comme une année électorale. Et le peuple de Guinée est attendu aux urnes pour se doter d’une nouvelle Constitution », a-t-il rappelé.
Ce rendez-vous politique s’inscrit, selon lui, dans le processus de refondation de l’État entamé depuis le 5 septembre 2021, date du changement de régime en Guinée. Une dynamique qui exige une presse compétente, rigoureuse et responsable.
Former pour mieux informer
Abdoulaye Djibril Diallo a également rappelé la mission confiée au CFTIC par le ministre de tutelle : « Le ministre de l’Information et de la Communication nous a instruits de redoubler d’efforts pour améliorer la qualité du journalisme en Guinée. Nous devons nous mobiliser pour que cette couverture électorale soit l’expression d’une société nouvelle, fondée sur la paix, la cohésion et le vivre-ensemble. »
Soulignant la qualité des travaux réalisés au cours de ces trois jours, il a félicité les participants :« Rien qu’en lisant les rapports produits, on ressent la compétence, la rigueur et le professionnalisme. »
Il a aussi insisté sur la nature exigeante du journalisme : « Le journaliste est en apprentissage permanent. Dès qu’il cesse d’apprendre, il cesse d’être journaliste. »
IA, réseaux sociaux : des défis contemporains
Dans un monde dominé par la transformation numérique, le Directeur du CFTIC a mis en garde contre les nouveaux défis liés à l’intelligence artificielle et à la viralité de l’information sur les réseaux sociaux. « Aujourd’hui, l’intelligence artificielle peut rédiger des articles. Mais c’est à nous, journalistes, de résister en misant sur la qualité, l’éthique, la rigueur dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information. »
Il a également appelé à une exigence professionnelle accrue, en particulier lors des périodes électorales : « Ce n’est pas une question de volonté mais de capacité. La profession fera d’elle-même le tri entre les journalistes engagés et les autres. »
Un plaidoyer pour la professionnalisation
Prenant la parole au nom des participants, Zakiatou Barry a exprimé la reconnaissance du groupe envers les organisateurs et les formateurs.« Nous remercions les autorités du CFTIC pour cette belle initiative. Nous plaidons pour la multiplication de ces formations dans toutes les régions. Chaque participant doit désormais transmettre ces acquis dans sa rédaction. »
Elle a lancé un appel à plus de responsabilité et de professionnalisme, en cette période pré-électorale décisive, et a suggéré deux actions concrètes :
- La création d’un réseau national de journalistes formés ;
- Le renforcement des modules sur l’intelligence artificielle dans les prochaines sessions.
Des thématiques essentielles au cœur de la formation
Durant ces trois jours de formation, plusieurs thématiques structurantes ont été développées :
- Comprendre l’environnement électoral guinéen ;
- Maîtriser les techniques de couverture électorale ;
- Cerner le rôle et la responsabilité des journalistes dans un processus démocratique ;
- S’initier aux outils de fact-checking pour lutter contre la désinformation.
Facinet Soumah