La Haye, 20 mai 2025 — La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, a tranché en faveur de la Guinée équatoriale dans son différend territorial avec le Gabon, concernant la souveraineté de trois îles riches en pétrole situées au large de la côte ouest-africaine.
Dans son arrêt rendu ce lundi, la CIJ a confirmé que le traité de 1900 entre la France et l’Espagne constitue l’autorité juridique déterminante pour régler la question de la propriété des îles. Ce traité, datant de l’époque coloniale, répartissait les possessions dans cette zone stratégique du golfe de Guinée.
Par cette décision, la Cour remet officiellement ces territoires insulaires à la Guinée équatoriale, mettant fin à plusieurs années de désaccords sur la souveraineté de ces zones largement inhabitées, mais connues pour leurs potentiels en hydrocarbures.
Un différend remontant à plusieurs décennies
Le litige a été porté devant la CIJ en 2021, les deux pays sollicitant une résolution juridique sur les droits de propriété des îles, dont les noms n’ont pas été précisés dans la décision publique. Le différend reposait sur des interprétations divergentes d’accords historiques, notamment la Convention de Bata de 1974, un document invoqué par le Gabon pour revendiquer sa souveraineté.
Cependant, la juge Julia Sebutinde, s’exprimant au nom de la Cour, a déclaré que cet accord ne possède « pas force de loi », citant son absence de ratification formelle et le fait que le Gabon n’a pas pu présenter de version originale authentifiée du texte à la Cour. De son côté, la Guinée équatoriale a toujours contesté la validité de cette convention.
Une décision aux implications régionales
Cette décision pourrait avoir des implications économiques et diplomatiques importantes. Les îles concernées se trouvent dans une zone maritime stratégique du golfe de Guinée, connue pour ses réserves pétrolières et gazières. Le contrôle de ces territoires pourrait donc renforcer les positions économiques et géopolitiques de Malabo sur la scène régionale.
Du côté du Gabon, aucune déclaration officielle n’a encore été faite à l’issue de l’annonce. Toutefois, cette décision de la CIJ, juridiquement contraignante et sans appel, devra être respectée par les deux parties conformément au droit international.
Xolomo Tokpa