Ce lundi 24 mars, une mobilisation de taille composée de femmes marchandes a pris d’assaut à l’entrée du marché Bantounka, situé dans la commune de Lambanyi. Arborant des pancartes dénonciatrices, elles scandaient des slogans tels que » À bas le maire de Lambanyi ! À bas les bailleurs corrompus ! » ou encore « Vive le général Mamadi Doumbouya ! « .
Ces commerçantes, pour la plupart installées sur ce marché depuis des décennies, dénoncent une décision des autorités communales visant à les déloger au profit d’un opérateur économique chargé de moderniser ce lieu de négoce. Une décision qu’elles perçoivent comme une menace directe contre leur survie économique.
L’une des figures de cette contestation, Mariam Bhoye Bah, a exprimé sa frustration:
<Certaines d’entre nous exercent ici depuis plus de 34 ans. À l’époque, ce marché n’était même pas identifié. Nous avions déjà été contraintes de quitter Niagara pour nous établir ici, sur instruction des autorités d’alors. Aujourd’hui, on veut encore nous chasser, sans aucune alternative concrète. Pourtant, nombre d’entre nous sont veuves ou seules à subvenir aux besoins de leurs familles. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre notre unique source de revenus.> dit-il.
Elle ajoute que, si, un projet de modernisation est réellement en cours, les autorités devraient au préalable proposer un site temporaire pour leur réinstallation pour mener à bien leurs activités.
Mohamed Cissé a parlé le même sentiment d’injustice :
<< Nous ne refusons pas la modernisation du marché, mais encore faut-il que des solutions viables soient mises en place. Comment une vendeuse qui peine à payer 200 000 GNF de loyer par mois pourrait-elle s’offrir un magasin coûtant entre 1 et 2 millions ? Ce n’est qu’un prétexte pour nous écarter >>.
Ces manifestantes appellent le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, à intervenir dans cette situation afin qu’il se saisisse personnellement du dossier. Elles demandent une concertation avec les autorités locales et exigent des garanties quant à leur avenir professionnel.
Malgré ces multiples mobilisations de ces femmes vendeuses fustigeant cette décision des autorités, la mairie de Lambanyi reste toujours pour l’instant silencieuse sur cette crise. Quant à ces commerçantes, elles affichent leur détermination et préviennent qu’elles ne quitteront pas leurs emplacements tant qu’une solution équitable ne leur sera pas proposée par les autorités.
Facinet Soumah