Une vaste opération de sécurité, menée par l’Escadron Mobile n°18 de Cosa, a permis l’arrestation de sept présumés malfaiteurs – dont une femme – soupçonnés d’être à la tête d’un redoutable gang criminel. Ces individus sont accusés de meurtres, braquages à main armée, détention illégale d’armes de guerre et vols portant sur plusieurs centaines de millions de francs guinéens. Ils ont été présentés à la presse ce vendredi 23 mai 2025 à Conakry.
Selon le Capitaine Ibrahima Kamissoko, commandant de l’Escadron Mobile n°18, cette intervention fait suite à un braquage violent perpétré dans la nuit du 18 au 19 mai dans le quartier Habitaya, commune de Matoto. Alerté par ses homologues de l’Escadron Mobile n°4, il déclenche immédiatement une opération qui conduit à l’arrestation de deux suspects sur place. Les autres membres présumés du gang sont interpellés successivement dans les quartiers de Kaporo, Kagbélén Village, Kagbélén Plateau et Kountia.
Le groupe serait également à l’origine d’une attaque sanglante contre une agence de transfert d’argent à Lambanyi, où une jeune femme a été grièvement blessée par balle. Le butin de cette opération s’élèverait à 229,5 millions de francs guinéens.
Mais ce sont les confessions glaçantes des suspects qui ont véritablement sidéré l’opinion publique. Devant les journalistes, Abdouramane Camara a reconnu avoir tué un jeune homme lors d’un braquage. « On l’a braqué devant chez lui. Il a résisté. J’ai appuyé sur la gâchette par réflexe. Il est mort sur place. Ce n’était pas intentionnel« , a-t-il déclaré, précisant avoir déjà purgé une peine de prison.
Son complice présumé, Fara Kèmo Camara, a livré un témoignage tout aussi édifiant sur l’organisation du gang. »On appelait nos attaques des chantiers. À Lambanyi, j’ai empoché 134 millions GNF. J’avais volé une arme dans un véhicule militaire devant un night-club. J’ai fait huit ans de prison, et neuf mois après ma sortie, je replongeais déjà dans ces coups« , a-t-il avoué.
Les autorités ont annoncé la poursuite des investigations afin de démanteler d’éventuels réseaux de soutien, localiser les armes en circulation, et tenter de récupérer les fonds volés.
Ce dossier met crûment en lumière l’ampleur de l’insécurité urbaine à Conakry, où des bandes lourdement armées opèrent parfois avec une inquiétante facilité. Il pose également de sérieuses questions sur le contrôle des armes de guerre, la réinsertion des anciens détenus, et l’inefficacité des dispositifs de prévention de la criminalité en Guinée.
Facinet Soumah