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Conakry
mercredi 4 juin 2025

CONAKRY : À l’approche de la Tabaski, les prix du bétail s’envolent

À quelques semaines de la fête de la Tabaski, les marchés à bétail s’animent dans tout le pays. À Tanènè Yimbaya, dans la commune urbaine de Matoto, l’un des plus grands centres de commerce de bétail à Conakry, les prix connaissent une hausse significative, notamment pour les moutons locaux, désormais vendus entre 4 et 5 millions de francs guinéens. Une flambée confirmée par les acteurs du secteur, rencontrés ce lundi 2 juin 2025.

Un marché influencé par la sous-région

Mamoudou Aliou Barry, marchand de bétail basé à Tanènè, revient d’un voyage d’approvisionnement au Mali, un rituel annuel à l’approche de la Tabaski :

« Je suis rentré du Mali jeudi dernier. J’y suis allé pour acheter des moutons que je revends ici. Les clients choisissent selon leurs préférences. Certains optent pour des moutons, d’autres pour des chèvres. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que les moutons guinéens sont plus chers que ceux du Mali », explique-t-il.

Cette différence de prix s’explique notamment par le taux de change entre le franc guinéen (GNF) et le franc CFA, qui impacte directement les importations.

« L’an dernier, les moutons maliens se vendaient entre 2 et 4 millions selon la taille. Cette année, avec le taux de change passé de 74 000 à 95 000 GNF pour 100 000 CFA, on ne trouve plus de mouton malien à moins de 2,5 millions », détaille Mamoudou Barry.

Les moutons guinéens, plus rares et plus chers

De manière paradoxale, ce sont les moutons élevés localement qui affichent les prix les plus élevés sur le marché.

« L’an dernier déjà, les moutons guinéens coûtaient plus cher. Ils démarraient à 4 millions. Cette année, on s’attend à ce qu’ils atteignent 4,5 millions, voire plus. Cela s’explique par la faible production locale et l’absence de soutien structuré à l’élevage », souligne le commerçant.

Un appel pressant à l’État

Face à cette cherté grandissante à quelques jours de la fête, Mamoudou Barry lance un appel au gouvernement guinéen :

« Nous demandons à l’État de prendre cette problématique au sérieux et d’investir dans l’élevage. Si la production locale était suffisante, nous n’aurions plus besoin de nous approvisionner à l’étranger, et cela reviendrait moins cher pour les consommateurs. »

Un contexte socio-économique tendu

Cette flambée des prix intervient dans un contexte national marqué par une inflation persistante et une baisse du pouvoir d’achat. Pour de nombreux ménages, le coût élevé du bétail compromet la perpétuation du rituel sacrificiel, pilier de la célébration de la Tabaski en Guinée.

Facinet Soumah

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