L’Angola est actuellement confronté à l’une des pires crises sanitaires de son histoire récente, alors qu’une épidémie de choléra a déjà fait près de 600 morts dans plusieurs régions du pays. Les autorités sanitaires signalent que le système de santé est submergé, avec une recrudescence alarmante de cas, en particulier chez les enfants, qui représentent une part importante des victimes.
Selon le ministère angolais de la Santé, des milliers de cas suspects ont été recensés depuis l’apparition de l’épidémie il y a plusieurs semaines, avec une propagation rapide dans les provinces de Luanda, Benguela et Huambo. Les hôpitaux et centres de santé de ces zones peinent à faire face à l’afflux massif de malades, certains patients étant traités dans des conditions d’urgence, souvent sans accès suffisant à l’eau potable ou à des installations sanitaires adéquates.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé qu’elle intensifie sa coordination avec les autorités locales pour contenir la propagation du choléra. « Nous envoyons des kits médicaux d’urgence, des stocks de réhydratation orale et déployons des équipes techniques pour soutenir les efforts de riposte », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Les causes de cette épidémie sont principalement liées à la contamination de l’eau potable et à des infrastructures d’assainissement défaillantes dans plusieurs zones urbaines et rurales. Les fortes pluies récentes ont également contribué à la dissémination rapide de la bactérie Vibrio cholerae, responsable de la maladie.
Face à l’urgence, le gouvernement angolais a lancé une campagne nationale de sensibilisation à l’hygiène, tout en appelant à la solidarité internationale pour renforcer les capacités de traitement et de prévention. Des appels à l’aide ont été lancés auprès des partenaires internationaux afin d’obtenir des vaccins oraux, des purificateurs d’eau et du matériel médical.
Les humanitaires redoutent que sans intervention rapide et massive, le bilan humain ne continue de s’alourdir. « Il s’agit d’une crise évitable si l’on agit maintenant », avertit un coordinateur de Médecins Sans Frontières déployé à Luanda.
Alors que les efforts s’intensifient pour endiguer la maladie, l’épidémie de choléra met en lumière les failles structurelles du système de santé angolais et la nécessité d’investissements durables dans l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à la prévention des maladies infectieuses.
Xolomo Tokpa
