Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a annoncé, ce samedi 26 juillet 2025, sa candidature pour un troisième mandat lors du congrès de son parti, le Mouvement des Cœurs Unis (MCU), tenu à Bangui.
Âgé de 68 ans, le chef de l’État peut briguer un nouveau mandat grâce à la réforme constitutionnelle adoptée par référendum en 2023. Cette révision a supprimé la limite de deux mandats présidentiels et prolongé la durée de chaque mandat, désormais fixée à 7 ans au lieu de 5. Selon les chiffres officiels, le texte a été approuvé par plus de 95 % des votants, malgré de vives critiques dénonçant une manœuvre destinée à maintenir le pouvoir en place.
« Beaucoup d’entre vous m’ont sollicité, et ma réponse est oui : je suis votre candidat à l’élection présidentielle de décembre 2025 », a déclaré Touadéra devant ses partisans.
Depuis son accession au pouvoir en 2016, le président centrafricain s’est appuyé sur des alliés étrangers pour contenir une situation sécuritaire particulièrement instable. Dès 2018, des mercenaires du groupe Wagner ont été déployés pour soutenir son régime face aux groupes rebelles. Parmi ces derniers, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de factions armées, conteste toujours son autorité, notamment depuis sa réélection en 2020.
La République centrafricaine, pays enclavé d’environ 5,5 millions d’habitants, regorge d’or, de diamants et de bois précieux, mais figure parmi les pays les plus pauvres du monde. Depuis son indépendance en 1960, le pays est régulièrement secoué par des coups d’État et des rébellions armées.
Pour l’heure, la date exacte du scrutin présidentiel de décembre 2025 n’a pas été officiellement fixée. L’opposition et certaines organisations de la société civile craignent que la dynamique institutionnelle actuelle ne débouche sur une présidence à durée indéterminée en Centrafrique.
Facinet Soumah
