La justice spéciale centrafricaine a frappé fort. Six chefs rebelles ont été condamnés, jeudi 19 juin 2025, à des peines allant de dix-huit à vingt-cinq ans de prison pour leur implication dans des crimes de guerre commis en mars 2020 à Ndélé, dans le nord de la République centrafricaine.
Ces crimes jugés par la Cour pénale spéciale (CPS) — une juridiction hybride soutenue par l’ONU et mise en place pour juger les crimes graves commis dans le pays — concernent une série d’exactions ayant fait plus de 90 morts entre le 6 et le 27 mars 2020.
Un conflit intercommunautaire sanglant
Les violences se sont déroulées dans un contexte de tensions intercommunautaires extrêmes opposant principalement des groupes armés issus de communautés rivales. Les accusés, tous membres d’une faction rebelle, ont été reconnus coupables d’avoir dirigé ou facilité des attaques contre des civils, des actes de torture, des meurtres et des déplacements forcés.
La CPS a souligné dans son verdict l’ampleur des souffrances infligées et la gravité des crimes, insistant sur l’importance de briser le cycle de l’impunité en Centrafrique.
Un verdict salué par les organisations de défense des droits
Cette décision judiciaire a été accueillie favorablement par les défenseurs des droits humains, qui voient dans ce procès un pas décisif vers la justice et la réconciliation dans un pays marqué par plus d’une décennie de conflits.
« C’est une victoire pour les victimes et un signal fort contre les auteurs de crimes graves », a déclaré une représentante de la FIDH (Fédération internationale des droits humains) présente à Bangui.
Une avancée pour la Cour pénale spéciale
La Cour pénale spéciale, encore jeune, voit ce procès comme l’un de ses premiers succès majeurs. Sa mission est de juger les violations les plus graves des droits humains, commises depuis 2003, dans un pays où l’impunité reste l’un des plus grands défis pour la paix durable.
Le parquet a salué un procès exemplaire, marqué par des témoignages poignants de survivants et une procédure menée dans le respect des droits de la défense.
Xolomo Tokpa

