La Cour suprême de Guinée a rendu son verdict ce jeudi dans l’affaire opposant l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), dirigée par Cellou Dalein Diallo, au ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Le recours introduit par le parti a été déclaré irrecevable, mais cette décision ouvre paradoxalement la voie à l’organisation de son congrès.
Selon l’arrêt de la Cour, la lettre adressée par le ministre de l’Administration du territoire à l’UFDG n’avait pas valeur de décision administrative. Elle a été considérée comme un simple rappel au respect des statuts internes du parti, et non comme une interdiction formelle. C’est sur cette base que l’appel a été rejeté, comme l’a précisé Me Lansana Koma, avocat de l’agent judiciaire de l’État
Du côté de l’UFDG, la réaction a été empreinte de frustration. Pour Me Mamoudou Sané, avocat du parti, cette décision traduit une fois de plus un déséquilibre dans le traitement judiciaire
« L’opposition ne gagne jamais contre l’État, alors que l’État est aussi un sujet de droit. Malheureusement, c’est ce sentiment d’injustice qui perdure depuis des années », a-t-il regretté.
Selon lui, une telle tendance constitue une menace sérieuse pour la démocratie, car la justice devrait demeurer un arbitre impartial et protecteur des droits de tous.
Un congrès annoncé malgré tout
Malgré ce revers judiciaire, le parti de Cellou Dalein Diallo maintient sa volonté d’organiser son congrès dans le délai de 90 jours fixé par la décision de suspension. Me Sané estime même que le ministère a reculé
« Puisque la lettre n’est ni un ordre ni une injonction, rien ne s’oppose désormais à la tenue du congrès », a-t-il affirmé.
La décision de la Cour suprême étant définitive au plan national, l’UFDG n’aura d’autre recours, en cas de contestation, que de se tourner vers les juridictions supranationales. Mais pour l’heure, c’est le prochain congrès du parti qui occupe toutes les attentions, un rendez-vous politique décisif pour Cellou Dalein Diallo et ses militants.
Facinet Soumah
