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samedi 6 décembre 2025

CE DOCUMENT DÉVOILÉ PAR LA MAISON BLANCHE QUI FAIT FRÉMIR L’EUROPE, VOICI POURQUOI.

D’après l’adminstration Trump, l’Europe est au bord de « l’effacement civilisationnel ». Pour y faire face, elle « encourage ses alliés » de l’extrême droite à « résister ».

• La Maison Blanche a dévoilé un document stratégique inquiétant pour l’Europe

• L’administration Trump critique l’Europe pour son déclin économique et ses politiques migratoires.

• Des premières réactions sont très critiques envers ce document mais la France n’a pas encore officiellement réagi.

Le projet de Donald Trump vous inquiète ? C’est encore pire que ce que vous imaginez. Dans un document sur sa « Stratégie de sécurité nationale » dévoilé ce vendredi 5 décembre, la Maison Blanche détaille comment elle compte « assurer que les États-Unis restent la plus grande nation de l’histoire de l’humanité, et la maison de la liberté sur Terre », comme l’écrit lui-même le président américain en introduction. Et le focus sur l’Europe mérite de s’y attarder.

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Ce document d’une trentaine de pages résume les intentions des Etats-Unis à travers le monde : une doctrine Monroe (datant de 1823 et ayant pris le nom du président qui l’a édictée, James Monroe) modifiée par un « corollaire Trump » visant à « restaurer la suprématie américaine » en Amérique latine – ce que montre déjà la guerre contre le narcotrafic et l’offensive lancée contre le Venezuela ; un « réajustement » de la présence militaire américaine dans le monde ; bâtir de nouvelles alliances dans l’Indo-Pacifique pour contrer la Chine…

Le texte – qui commence par un retour historique soulignant les erreurs des « élites » sur la mondialisation, le commerce, ou les institutions internationales – est vite amendé par les « nécessaires et bienvenues corrections du président Trump ». Le républicain souligne ainsi que « rien de tout cela n’était inévitable » et que « la première administration Trump a prouvé qu’avec un bon leadership et qu’en faisant les bons choix, tout ce qui est précité aurait pu être évité ».

Donald Trump, décrit en grand prometteur de la paix grâce à sa « diplomatie non conventionnelle », promet ensuite et encore « une Amérique plus sûre, plus riche, plus libre, plus grande, et plus puissante que jamais ». Le tout dans une « république souveraine où le gouvernement garantit les droits naturels des citoyens donnés par Dieu ».

« Effacement civilisationnel »

Si l’Afrique et le Proche-Orient n’ont droit qu’à de petits segments dans ce document – après tout « une stratégie se doit d’évaluer, trier et prioriser » car « tous les pays, toutes les régions (…) ne peuvent être au centre du plan américain » –, l’Europe est longuement évoquée. Et autant dire que les ambitions des Etats-Unis ont de quoi faire sursauter de notre côté de l’Atlantique.

Le passage qui concerne l’Europe commence à la page 25 et s’intitule « promouvoir la grandeur de l’Europe ». Ces mots vous disent quelque chose ? Rien d’étonnant, il est directement tiré du slogan des partisans de Donald Trump « Make America Great Again » pour « rendre sa grandeur à l’Amérique ». Ce mantra est d’ailleurs mis à toute les sauces, que ce soit aux Etats-Unis (« rendre l’Amérique plus saine », par le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr) ou ailleurs (« Make Europe Great Again », devenu slogan de l’extrême droite européenne).

Retour à notre document. Si le continent européen « reste stratégiquement et culturellement vital pour les Etats-Unis », dès les premières phrases, le constat est clair : « Les responsables américains ont pris l’habitude d’envisager les problèmes européens sous l’angle de dépenses militaires insuffisantes et de stagnation économique. Il y a du vrai là-dedans, mais les véritables problèmes de l’Europe sont bien plus profonds. »

Et oui. Selon l’administration Trump, non seulement l’Europe est en « déclin économique », mais elle risque aussi et surtout « un effacement civilisationnel ». Plus précisément dans le viseur se trouvent « les activités de l’Union européenne et d’autres organismes transnationaux qui portent atteinte à la liberté politique et à la souveraineté, les politiques migratoires qui transforment le continent et engendrent des conflits, la censure de la liberté d’expression et la répression de l’opposition politique, l’effondrement des taux de natalité et la perte des identités nationales et de la confiance en soi ». Rien que ça.

L’extrême droite comme solution

La Maison Blanche voit cependant le bout tunnel et « encourage ses alliés politiques en Europe à promouvoir (un) renouveau d’esprit ». « L’influence croissante des partis patriotiques européens est en effet un motif de grand optimisme », est-il même précisément écrit. De quoi mettre sur orbite les partis d’extrême droite allemand (AfD), espagnol (Vox) ou italien (Fratelli d’Italia), qui n’ont pas caché leur proximité avec le mouvement MAGA. Mais aussi l’extrême droite française, qui dès le mois de février a félicité le discours de JD Vance à Munich. 15 jours à peine après l’investiture de Donald Trump, le vice-président américain donnait en effet une leçon de démocratie à l’Europe, estimant que « la liberté d’expression est en retrait » sur le continent et que l’« immigration de masse » y est la plus grande menace.

Ce dernier point est d’ailleurs évoqué dans la « Stratégie de sécurité nationale » puisqu’« à long terme, il est plus que plausible que d’ici quelques décennies au plus tard, certains membres de l’OTAN deviennent majoritairement non européens », s’alarment les Etats-Unis. Une reprise à demi-mot de la théorie raciste du « grand remplacement », elle aussi promue par l’extrême droite.

La partie européenne du document se termine sur les politiques essentielles à mettre en place pour que l’Europe reste dans le droit chemin tel qu’imaginé par Washington. Parmi elles : « cultiver la résistance face à la trajectoire actuelle de l’Europe à l’intérieur des nations européennes », « encourager l’Europe à prendre des mesures pour lutter contre la surcapacité mercantiliste, le vol de technologies, le cyberespionnage et autres pratiques économiques hostiles »… ou encore « mettre fin à la perception, et empêcher la réalité, de l’OTAN en tant qu’alliance en perpétuelle expansion ». Le tout en pleine guerre en Ukraine et alors que Kiev cherche à tout prix à rejoindre cette organisation.

Ce tableau noir peint par les Etats-Unis a, sans surprise, fait bondir côté européen. « Ce document est inacceptable et dangereux. L’administration Trump n’a pas à se mêler de nos politiques intérieures », a taclé sur X l’eurodéputée et présidente du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen Valérie Hayer. Pour le ministre allemand des affaires étrangères Johann Wadephul, Berlin n’a pas besoin de « conseils venant de l’extérieur », sur « la liberté d’expression » ou « l’organisation des sociétés libres ». La diplomatie française ne s’est, pour sa part, pas encore exprimée sur le sujet.

Via Huffingtonpost.fr 

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