À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, Serge Espoir Matomba, candidat du PURS (Peuple Uni pour la Rénovation Sociale), se démarque par un discours radical en faveur de la souveraineté nationale. Inspiré par la dynamique de l’Alliance des États du Sahel, il prône une rupture totale avec l’ordre post-colonial et promet de replacer le Cameroun sur la voie de l’indépendance économique et politique.
Un candidat déterminé à « changer le système »
Officiellement investi par son parti le 5 avril 2025, Matomba rappelle que la présidentielle n’est pas l’apanage des élites parlementaires :
« Les élections présidentielles sont une rencontre entre un peuple et une vision », affirme-t-il, citant l’exemple d’Emmanuel Macron en France pour illustrer qu’un outsider peut accéder au pouvoir.
Son ambition : offrir une alternative crédible aux coalitions opportunistes qu’il accuse de « se construire autour de personnalités, pas d’idées ».
Le projet du PURS repose sur trois piliers : réécriture de la Constitution, indépendance économique et rupture avec le CFA franc. Pour Matomba, le Cameroun reste prisonnier d’un système « conçu pour l’échec », imposé dès 1957 par la France et jamais réellement remis en cause.
Parmi ses mesures phares :
- Sortie du CFA franc et création d’une monnaie nationale.
- Reconstruction des institutions et adoption d’une langue nationale unique.
- Développement énergétique avec deux nouvelles raffineries (Extrême-Nord et Sud-Est).
- Transformation des matières premières localement, notamment via une raffinerie d’or dans l’Est.
« Tant que nous ne contrôlons pas notre énergie, nos ressources et notre monnaie, nous resterons dépendants », martèle-t-il.
Matomba promet également :
- Une éducation orientée vers les besoins réels (énergie, agriculture, infrastructures).
- Tolérance zéro contre la corruption : déclaration publique de patrimoine, réforme du Code pénal, et renforcement du rôle de la Haute Cour de Justice.
Le leader du PURS se dit en phase avec l’élan souverainiste des États du Sahel :« Ce n’est pas de l’anti-occidentalisme, c’est une exigence de respect et d’autodétermination. »
Quant aux récentes démissions d’Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, il les qualifie de « manœuvres opportunistes » visant à tromper l’opinion publique avant le scrutin.
À travers son discours, Serge Espoir Matomba se pose en candidat de la véritable alternative, loin des « élites recyclées ». Pour lui, l’avenir du Cameroun passe par une souveraineté totale, tant sur le plan économique que politique.
Xolomo Tokpa

