Le 30 avril 2025, Abdul Aziz Congo, demi-frère du Mogho Naaba, roi traditionnel des Mossis au Burkina Faso, a été enlevé en plein jour à Ouagadougou. Des individus en tenue, se présentant comme membres des forces de sécurité, l’ont interpellé alors qu’il faisait ses courses dans le quartier de Bilbalogho. Après l’avoir conduit à son domicile, ils l’ont emmené vers une destination inconnue.
Cet enlèvement survient dans un contexte politique tendu. En septembre 2024, Abdul Aziz Congo avait accordé une interview au média burkinabè Faso.net, dans laquelle il appelait les autorités coutumières et religieuses à faire respecter les engagements de la transition politique amorcée en octobre 2022 entre le colonel Damiba et le capitaine Ibrahim Traoré. Parmi ces engagements figuraient la réconciliation nationale, la cohésion des forces de défense et de sécurité, et le respect des accords avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Selon des sources proches du palais royal, le capitaine Traoré aurait récemment sollicité l’intervention du Mogho Naaba pour apaiser les tensions internes croissantes au sein de l’armée. Cette demande aurait été déclinée par le roi des Mossis. Moins de 24 heures plus tard, l’un de ses frères était interpellé.
À ce jour, aucune communication officielle n’a été faite sur cette arrestation, et les circonstances exactes de l’enlèvement restent floues. Les autorités burkinabè n’ont pas encore réagi publiquement à cet incident, qui suscite de nombreuses interrogations au sein de la population et de la classe politique.
Cet événement met en lumière les tensions persistantes entre les autorités traditionnelles et le pouvoir militaire au Burkina Faso, dans un contexte où les voix critiques issues des cercles coutumiers et religieux semblent de plus en plus ciblées.
Xolomo Tokpa
