Un décret présidentiel lu dans la soirée du 14 mai 2025 à la télévision nationale a annoncé le retrait de 150 permis miniers en cours d’exploitation sur l’ensemble du territoire guinéen. Cette mesure, d’une ampleur inédite, s’inscrit dans un vaste programme d’assainissement et de régulation du secteur extractif.
Pour éclairer l’opinion publique sur les motivations de cette décision, le Général Amara Camara, ministre secrétaire général à la Présidence, accompagné du ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a animé un point de presse ce jeudi 22 mai 2025 à Conakry.
« La Guinée est une terre de ressources et de promesses, mais jusqu’à présent, ces richesses ont trop peu profité à nos populations », a déclaré le Général Camara.
Rappelant le potentiel exceptionnel du sous-sol guinéen — plus de 40 milliards de tonnes de bauxite, 20 milliards de tonnes de fer, ainsi que d’importants gisements d’or, de diamant, de graphite, de cuivre et d’uranium — le ministre a dénoncé l’opacité, la spéculation et les abus qui ont longtemps caractérisé le secteur.
Il a indiqué que ce retrait massif de permis s’inscrit dans le cadre de la refondation engagée par le Chef de l’État, pour faire du secteur minier un véritable moteur de développement économique.
« Le président de la République a lui-même ouvert la voie en annulant deux permis qu’il avait pourtant signés, en raison du non-respect des obligations du Code minier. Ensuite, 51 permis ont été retirés. Aujourd’hui, nous en sommes à 150. »
Ces permis concernaient aussi bien des autorisations de recherche que des droits d’exploitation, et touchaient des filières jugées stratégiques : bauxite, fer, or, diamant, graphite, uranium.
Désormais, ces permis seront intégrés à une réserve stratégique de l’État, en attendant leur réattribution à des opérateurs jugés plus crédibles et conformes au Code minier.
« Cette opération vise à permettre à l’État de mieux maîtriser l’activité minière sur son territoire et de s’assurer que les projets servent réellement l’intérêt national », a insisté le Général Amara Camara.
Il a conclu en saluant le courage politique du président dans cette entreprise : « C’est une décision courageuse, voire historique. Il est rare, dans l’histoire récente de notre pays, que des mesures aussi fortes soient prises pour réaffirmer la souveraineté de l’État sur ses ressources. »
Ce retrait massif marque une étape décisive dans la lutte contre le désordre qui a longtemps régné dans l’exploitation minière guinéenne. Il s’inscrit dans la volonté du gouvernement de recentrer la gestion des ressources naturelles au profit du peuple guinéen.
Facinet Soumah