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jeudi 15 mai 2025

Amadou Oury Bah annonce la fin de la transition militaire en Guinée pour 2025

Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a annoncé que les élections législatives et présidentielles tant attendues se tiendront en décembre 2025, marquant une étape décisive dans la transition politique du pays. Cette déclaration, faite ce mardi à Abidjan lors de l’Africa CEO Forum, a été accueillie avec prudence, mais aussi avec espoir par une grande partie de la communauté nationale et internationale.

Amadou Oury Bah a également confirmé que le référendum sur la nouvelle Constitution, initialement évoqué à plusieurs reprises depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, aura lieu le 21 septembre 2025. Ce référendum constitue une étape clé du processus de retour à la démocratie, entamé après le renversement de l’ex-président Alpha Condé lors du coup d’État du 5 septembre 2021, orchestré par le général Mamadi Doumbouya, actuel chef de la junte.

« Nous allons organiser le référendum constitutionnel en septembre, et les élections générales en décembre 2025. C’est un engagement ferme pour achever la transition », a déclaré le Premier ministre devant un parterre de dirigeants et d’investisseurs africains.

Une transition à double vitesse

Depuis la prise de pouvoir par les militaires, le processus de transition a connu de nombreuses turbulences, tant sur le plan politique que social. Malgré la mise en place d’un calendrier de retour à l’ordre constitutionnel validé par la CEDEAO, la répression de la dissidence, la dissolution de plus de 50 partis politiques, et les restrictions sur les libertés publiques ont jeté un voile d’incertitude sur la sincérité du processus.

La junte, pour sa part, affirme que ces mesures visent à préserver l’ordre public et à préparer des bases solides pour une démocratie durable. Des efforts sont en cours pour moderniser l’état civil, numériser l’administration, et préparer un fichier électoral crédible, selon le gouvernement.

Des interrogations demeurent

Malgré ces annonces, les doutes persistent. Plusieurs leaders de la société civile et formations politiques exclues du paysage dénoncent une transition exclusive et verrouillée, qui ne permet pas un débat pluraliste sur l’avenir de la Guinée.

L’opposition guinéenne, bien que affaiblie, appelle à une veille citoyenne pour garantir la transparence du processus référendaire et électoral. De son côté, la communauté internationale, notamment l’Union africaine, la CEDEAO et les Nations Unies, continuera à surveiller de près l’évolution de la situation.

Une année charnière pour la Guinée

À en croire le discours du Premier ministre, 2025 sera l’année de la concrétisation des promesses de la transition. Ce sera également un test pour la junte militaire qui devra prouver sa volonté réelle de céder le pouvoir aux civils.

Si les engagements sont respectés, la Guinée pourrait enfin tourner la page d’une instabilité politique chronique, marquée par les coups d’État et la méfiance institutionnelle. Mais tout dépendra de la volonté politique, de l’inclusivité du processus, et du respect des droits fondamentaux dans les mois à venir.

Xolomo Tokpa

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