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Conakry
vendredi 30 mai 2025

Aliou Bah : Deux ans de prison ferme, la désillusion totale pour ses soutiens

La tension était palpable ce mercredi 28 mai 2025 à la Cour d’appel de Conakry. Les militants du MoDeL, les sympathisants du leader Aliou Bah, ainsi que plusieurs organisations de défense des droits humains espéraient un dénouement heureux : la libération pure et simple de leur leader. Pourtant, c’est une tout autre réalité qu’ils ont affrontée. Le verdict est tombé comme une gifle : Aliou Bah a été condamné en appel à deux ans de prison ferme, confirmant ainsi le jugement de première instance.

Les avocats dénoncent une justice bâclée

Très affectée par la décision, Me Houleymatou Baldé, l’une des avocates d’Aliou Bah, a exprimé sa profonde désillusion : « Nous sortons de la salle d’audience profondément peinés. La Cour s’est contentée de dire qu’elle confirme, en toutes ses dispositions, la condamnation en première instance, sans fournir aucune explication juridique. C’est une décision brutale, rendue sans motivation. Pourtant, la juge avait l’obligation de motiver son arrêt. »

Elle poursuit : « C’est un moment très difficile. Mais notre client reste digne et lance un appel au calme. Chacun devra répondre de ses actes, ici-bas ou devant le Juge suprême. »

Et maintenant ?

Interrogée sur les prochaines démarches, Me Baldé a précisé : « Nous allons consulter notre client dans les heures à venir. Des voies de recours existent encore. Nous évaluerons la stratégie à adopter selon ses instructions. »

Avant de conclure, elle a tenu à transmettre un message au nom d’Aliou Bah : « Il vous remercie sincèrement pour votre présence et votre soutien. Il appelle les militants du MoDeL au calme et à la sérénité. Ce n’est pas la fin du monde. »

L’OGDH crie à l’injustice

Pour l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), cette décision est une grave entorse à la liberté d’expression. Son porte-parole, Alseny Sall, dénonce avec fermeté : « Cette condamnation est un coup porté à l’état de droit. C’est, à nos yeux, une victoire de l’arbitraire sur la justice. Monsieur Aliou Bah est un prisonnier d’opinion. Il n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression, un droit fondamental garanti à la fois par la Charte de la transition et les traités internationaux ratifiés par la Guinée. »

Et d’ajouter :« En validant une telle décision, la justice guinéenne s’égare et compromet dangereusement notre fragile processus démocratique. »

Facinet Soumah

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