27 C
Conakry
Tuesday 11 February 2025

Affaire Oyé Guilavogui : la Cour ordonne la réouverture des débats

Le dossier du ministère public et l’agence judiciaire de l’État contre l’ancien ministre des Postes et télécommunications et de l’environnement Oyé Guilavogui, a été de nouveau appelée à la barre devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières ce vendredi, 10 février 2025. En lieu et place des réquisitions et plaidoiries ordonnées à la précédente audience, la Cour a ordonné la réouverture des débats.

Dès l’entame de l’audience, le president de la Chambre de jugement de la CRIEF, Yacouba Conté a soulevé plusieurs préoccupations concernant les montants en jeu dans cette affaire, principalement liés à des projets d’envergure financés par des fonds publics. Parmi ces projets, figurent la relance de la société Sotelgui, le projet de reboisement, ainsi que le projet Backburn. Ces derniers sont évalués à des sommes considérables, notamment 50 millions de dollars pour la relance de Sotelgui, 300 millions de dollars pour Backburn, et plusieurs milliards de francs guinéens pour les exercices budgétaires des années 2020 et 2021.

Le juge a insisté sur la nécessité de clarifier si des rapports d’inspection ont été réalisés pour ces projets et les exercices financiers concernés par ce dossier en procès.

Le ministère public a évoqué les déclarations de l’accusé, Oyé Guilavogui, faites lors de l’enquête préliminaire. Selon lui, le prévenu a dit dans les PV que les deux projets mentionnés, la relance de Sotelgui et le projet Backburn ont été exécutés, mais les montants n’ont pas transité par ses comptes personnels, mais par ceux de la société chinoise Eximbank. Et pourtant, il n’a pas fourni de détails clairs sur leur exécution et n’a déposé aucun rapport qui démontre la bonne réalisation de ces projets.

Le procureur a aussi parlé des difficultés rencontrées pour relancer Sotelgui, comme le désaccord entre le gouvernement et les parties privées sur la gestion de la société, qui aurait été une des raisons principales de l’arrêt de l’exécution du projet.

Selon lui, des équipements avaient été achetés, mais que la question de leur gestion restait en suspens, ce qui a entraîné l’abandon du projet. Concernant le projet de reboisement, le procureur a également indiqué qu’aucun rapport d’exécution n’avait été versé au dossier.

Pour répondre à tous ces points soulevés par la Cour, le procureur a demandé le renvoi de l’affaire dans une semaine afin de procéder à des vérifications supplémentaires. Parce que, il est crucial de vérifier l’exécution effective des projets mentionnés, les fonds investis, les entreprises impliquées et les éventuelles irrégularités dans l’utilisation des ressources publiques qui ont été alloué dans la réalisation de ces projets.

Pour clarifier mieux cette situation, la cour a finalement ordonné à l’Inspection Générale de l’État (IGE) de procéder à un état des lieux des exercices budgétaires des années 2020 et 2021 du ministère de l’Environnement, avec un délai de trois semaines pour réaliser cette mission. La comparution d’un représentant de la société Huawei, impliquée dans certains projets, a également été ordonnée. Et, l’audience a été renvoyée au 5 mars 2025 prochain pour la réouverture des audiences.

Facinet Soumah

Dernières Infos
ARTICLES CONNEXES

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici