Un dossier sensible devant la CIJ
Mardi, la CIJ, la plus haute juridiction des Nations Unies, a été saisie pour examiner la plainte déposée par la Guinée équatoriale contre la France. Ce conflit trouve son origine dans l’affaire dite des « biens mal acquis », dans laquelle Paris accuse Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président équato-guinéen et fils du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, d’avoir acquis illégalement des biens immobiliers de luxe en France.
Un hôtel particulier au cœur de la discorde
Au centre de la controverse : un somptueux hôtel particulier situé avenue Foch, à Paris, évalué à plusieurs dizaines de millions d’euros. Saisi par la justice française, il a été confisqué en 2022 après la condamnation définitive du vice-président pour blanchiment d’argent, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics.
Les accusations de Malabo : « paternalisme » et « néocolonialisme »
Lors de l’audience, les représentants de la Guinée équatoriale ont dénoncé une « attitude paternaliste » et « néocoloniale » de la part de la France. Selon Malabo, la confiscation de la résidence diplomatique constitue une violation du droit international et de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
Paris assume sa position
La France, de son côté, estime que cet hôtel particulier ne bénéficiait d’aucune immunité diplomatique et que les procédures engagées respectaient pleinement les règles internationales. Pour Paris, la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux est prioritaire.
Un bras de fer à forts enjeux diplomatiques
Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre la France et plusieurs États africains, sur fond d’accusations de néocolonialisme et de rapports de force asymétriques. La décision de la CIJ, attendue dans les prochains mois, pourrait établir un précédent sur l’interprétation des immunités diplomatiques.
Xolomo Tokpa
