À quelques jours des manifestations annoncées par les Forces vives de Guinée, prévues le 5 septembre prochain, la transition guinéenne connaît une nouvelle secousse politique. Les autorités ont décidé de suspendre trois formations politiques, parmi lesquelles l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et le RPG Arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir. Une mesure qui suscite des interrogations sur son opportunité et ses conséquences dans un climat déjà tendu.
Interrogé par RFI, l’activiste de la société civile guinéenne Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, estime que cette décision illustre les errements de la gouvernance actuelle du pays.
« Ce qui reste clair, nous savons aujourd’hui que c’est un processus biaisé qui est en cours en Guinée. C’est un processus de tâtonnement. Ce n’est pas une aventure de retour à l’ordre constitutionnel, mais une aventure irréaliste de confiscation du pouvoir. C’est une aventure de conservation du pouvoir qui ne pourra pas marcher « . A-t-il laissé entendre.
Appelant à la retenue, il invite les dirigeants de la transition à » la responsabilité, au bon sens et au patriotisme » afin d’éviter que le pays ne s’enlise davantage dans l’instabilité.
Sur la question du retour à l’ordre constitutionnel, Abdoul Sacko reconnaît l’importance de cette étape, mais souligne qu’elle ne peut s’accomplir au détriment des valeurs fondamentales de la démocratie.
» Le retour à l’ordre constitutionnel ne peut pas se concevoir contre les principes et les valeurs démocratiques « . A-t-il insisté.
À l’adresse de la communauté internationale, l’activiste invite implication accrue pour éviter que la transition ne s’oriente vers un verrouillage politique. » Il ne faut pas qu’on ferme les yeux, il ne faut pas cautionner ce bâillonnement de la démocratie « . A-t-il exhorté.
Cette sortie intervient dans un contexte où la scène politique guinéenne reste fragilisée par la méfiance entre la junte et une partie des acteurs politiques, alors que la perspective d’un retour à l’ordre constitutionnel demeure incertaine.
Facinet Soumah

