L’administration Trump a annoncé une nouvelle mesure controversée dans le cadre de son programme d’expulsions massives : offrir une prime de 1 000 dollars aux migrants en situation irrégulière qui acceptent de quitter volontairement les États-Unis.
Dans un communiqué diffusé lundi, le département de la Sécurité intérieure (DHS) a indiqué que cette initiative vise à « encourager les départs volontaires » dans le cadre d’une politique migratoire plus stricte. En plus de cette incitation financière, le gouvernement américain s’engage à couvrir les frais de voyage des migrants qui décident de retourner dans leur pays d’origine.
Les autorités ont précisé que les candidats à ce programme doivent manifester leur intention via une application mobile appelée CBP Home, développée pour faciliter les échanges entre les migrants et les services de l’immigration. Ceux qui s’inscrivent à travers l’application verront leur arrestation et expulsion « dépriorisées » par les agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), le temps que leur départ soit organisé.
« Cette approche réduit les coûts liés aux détentions et limite la saturation de notre système migratoire tout en garantissant un retour ordonné des individus vers leur pays d’origine », a affirmé un porte-parole du DHS. Toutefois, l’annonce a immédiatement suscité de vives critiques.
Des organisations de défense des droits des migrants dénoncent une mesure « cynique » qui pousse des individus désespérés à rentrer dans des pays souvent marqués par l’insécurité, la pauvreté ou la répression. « C’est un chèque déguisé pour contourner les protections légales que les migrants peuvent avoir, comme l’asile ou la protection contre l’expulsion », a réagi une responsable de l’Union Américaine pour les Libertés Civiles (ACLU).
L’administration Trump, déjà connue pour ses politiques migratoires musclées, justifie cette nouvelle mesure par la nécessité de désengorger les centres de rétention et de renforcer la dissuasion face à l’immigration illégale. Le programme s’inscrit dans une série de décisions destinées à accélérer les départs, au moment où les tensions autour de la question migratoire occupent une place centrale dans le débat politique américain, à l’approche des échéances électorales.
Reste à voir combien de migrants accepteront cette offre, entre l’incertitude d’un retour et les difficultés d’une vie dans la clandestinité sur le sol américain. Le débat, lui, est loin d’être clos.
Xolomo Tokpa